Fière d’être femme avec Zoé Simpson
Ce premier album de Zoé Simpson la propulse directement dans la cour des grands. Les professionnels ne l’ont d’ailleurs pas boudée. Zoé a reçu le Prix du Public au festival de la Truffe à Périgueux. Au Pic d’Or, elle avait obtenu un prix pour la musique dans son oeuvre. J’avais écouté cette artiste en live au Festival Grange en 2016. Son attitude en scène est d’être tout le temps dans le mouvement, elle vit ses textes et ses musiques, balance ses bras et ses jambes avec élégance. La teinture musicale est pop chic, tandis que les textes sont graves et percutants. Grâce à une diction parfaite, la chanteuse réussit à attirer l’attention sur le sens de ses mots que viennent ponctuer et alléger des notes assez brillantes, il faut le souligner. La réalisation du disque est sans reproche, si bien que l’on ne relâche pas l’écoute.
Une chanteuse simple et sereine
Sûre de son combat, Zoé Simpson se présente comme une sympathique militante de la cause des femmes. Pas l’une de ces viragos que l’on croise dans les émissions. Son visage est doux et ouvert, la voix est en harmonie avec son physique aérien. « Une femme en forme de liane« . Cette voix chantée est claire et haute. Chaque chanson est dédiée à une femme, elle retrace l’histoire de femmes connues ou pas, importantes à ses yeux, qui ont vécu des situations héroïques et dignes d’intérêt. Car il n’y a pas que les hommes qui font de grandes choses, qui entrent dans l’histoire. les femmes font souvent de plus belles réalisations, mais souvent ont l’humilité de les trouver normales, évidentes.
Un CD de belle nécessité
Ces dix beaux titres signés chez Wagram Musique, avec pour ambassadrice l’attachée de presse la plus en vogue dans la pop actuelle, Mélissa Phulpin, présentent au public une belle consistance, une écriture forte qui sait rester poétique et un savoir-faire-savoir de premier ordre. Si Zoé Simpson a écrit les textes, c’est Malcom Crespin qui a composé les musiques et signe la réalisation. Le deuxième homme indispensable pour Zoé est Arnaud Affolter au si doux violon, tout proche d’elle sur la scène. « Novembre sous les cendres » est un morceau de bravoure formidable qui retrace l’atmosphère de terreur dans laquelle nous ont plongé les attentats de 2015. Le rythme est précipité, les mots sont martelés, mais le tout reste d’une grande beauté avec la lueur d’espoir qui sauve le moral. Le premier titre est grave lui aussi, tandis que le dernier « Va, la vie va » est extrêmement philosophique sur le fait que nous n’échappons pas à notre rude destin d’homme et de femme mortels.
Annie Claire 06.09.2018