Thomas Breinert a une voix et une intonation très proches de Jacques Dutronc, c’en est déroutant. Il fait par ailleurs une belle musique rock bien musclée, et pour cause. L’olibrius était musicien, bassiste chez Blankass par exemple. Et puis c’est aussi le pote de Vincent Delerm dans le groupe Les Tristes Sires. Sous son nom, dorénavant, il chante et compose, sous la houlette du réalisateur/producteur Romain Dudek. Ce premier opus comporte 14 titres bien dans la même veine, où les instruments sonnent aussi bien que la voix. Vraiment l’écoute est délicieuse. Le timbre de voix rend le chanteur attachant, d’autant que l’on retrouve certaines marques de fabrication de chansons de Gainsbourg avec des rimes inédites (en aille par exemple) ou de Bashung dont il adopte la voix traînante sur certains titres, ici par exemple.
L’énergie est rock sophistiqué, avec beaucoup de batterie et des claviers glissants en arrière plan. Le tout reste « Chic » et ça ne part pas dans tous les sens. Je parle là de la musique, parce que les textes abordent des thèmes parfois surréalistes. L’infirmière de Frankestein, où Thomas chante avec son copain Vincent Delerm, nous fait ressentir une atmosphère sombre et envoûtante. Le titre Imperator n’aurait pas déplu à Gainsbourg par son ton cynique et recherché à la fois. Les musiciens sont JB Clet(guitare), Loïc Kohler Basse et Olivier Robineau (Blankass) à la batterie. Ils offrent un rock avancé en français qui par sa qualité devrait séduire tous azimuts.
Annie Claire 09.06.2019