Le Silence et l’Eau par Jean-Baptiste Soulard

Très inspiré par le best-seller de Sylvain Tesson « Dans les forêts de Sibérie« , cet album retrace les ambiances des expériences décrites dans l’ouvrage, en y donnant une dimension sonore et mystique. Il s’ensuit un opus très riche, évocateur de multiples états d’âme, de réflexions métaphysiques à partir d’un ressenti dans des conditions matérielles extrêmes. Jean-Baptiste Soulard, musicien talentueux [cofondateur du groupe Palatine, guitariste pour la chanteuse Israélienne Roni Alter, compositeur pour le théâtre], a imaginé de donner une idée des différentes situations rencontrées par Sylvain Tesson, en chantant en duo avec différentes voix connues du monde de la chanson [Blick Bassy, Luciole, Bessa, JP Nataf, Raphaël Personnaz, Achille, Jacinthe].

Autant de duos, autant d’atmosphères spéciales, mais toujours la même sérénité, la même impression d’apaisement dus à une retraite de longue durée en pleine nature sibérienne. J’ai eu très envie de relire le livre de Sylvain Tesson. On y parle du vent, du froid, de la neige, du Lac Baïkal gelé, de l’isolement, de la nature, des arbres de la taïga, de vodka, de thé, de lectures, et surtout de silence et de contemplation. Avec sa musique très épurée, Jean-Baptiste Soulard nous fait revivre l’expérience, et ce repli par rapport à nos sociétés agitées, est parfaitement régénérateur. Nous ressentons le besoin de faire, nous aussi, une cure de silence et d’eau, de nous couper des bruits et des pollutions de la ville. Un joli clip, une mise en images par  Romain Winkle donne une bonne idée du climat avec « Grand Baïkal ». Le titre « Omble chevallier » en duo avec JP Nataf est un bonheur également. Sur « Leur peau », la voix bien vibrante de Jacinthe ajoute de l’épaisseur à un morceau déjà superbe quant au texte et à la musique.

Les mots des morceaux chantés ne sont pas exactement ceux du livre, ils s’en inspirent librement, la vie intérieure, la lecture, nourrissent les propos. En plus d’être parfaitement en harmonie, spirituellement et musicalement, les morceaux appellent la danse, les expériences passant par le corps. Il est ainsi prévu une adaptation chorégraphique de cette création qui verra le jour le 9 avril au Café de la Danse.  Pour cette scénographie, JB Soulard a fait appel à Lisa Robert (danseuse de la compagnie DCA Decouflé) qui a imaginé la partition chorégraphique et sera à ses côtés au Café de la Danse, ainsi que le violoncelliste Florent Chevallier. Les images des scènes seront proposées par une projection video, j’ai bien hâte d’aller vivre ce spectacle dans la salle et profiter de ce retour aux sources en harmonie avec la nature, la musique et les textes épurés. Et vous ?

 

Annie Claire 26.01.2020

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