14 titres chez EPM « Ensemble » Georges Chelon
Je suis de la génération Chelon, de la sensibilité Chelon, je l’ai déjà dit et écrit. J’ai aimé cette humanité dans l’écriture, cette générosité dans l’expression, cette voix étrange si caractéristique, cassée et chaude à la fois. J’ai usé jusqu’à la cassure des cassettes Sony ou TDK où l’on avait mis en boucle Le Père Prodigue, Morte Saison, Sampa et bien d’autres. C’est tout naturellement que je me suis retrouvée à l’Olympia dernièrement pour voir Georges Chelon en direct-live, entourée de centaines de fidèles comme moi. C’est un plaisir qui nous a été enlevé en 2020, et nous ne savons pas quand nous allons en retrouver la saveur. J’avais fait un article sur ce blog, que l’on peut relire ici.
L’on retrouve ses amis musiciens de toujours, Pilou, alias Pierre-Louis Cas (sublimes clarinette, saxo et flûte) qui est à la réalisation, Lucien di Napoli au clavier, Nicolas Blampain à la guitare. Georges Chelon est fidèle en amitié, nous le savions déjà, j’ai parlé de la bande des Potes Poètes de Barbizon, avec Bernard Sauvat, Herbert Léonard, Pascal Danel. La première chanson de l’album s’appelle « Ensemble », si emblématique de la mentalité du poète chanteur, tendre, noble et valeureux. Compagnons de la terre/ Sous la même bannière voilà bien des mots de ralliement qui n’ont plus guère cours dans les groupes sociaux actuels.
Avec le recul des années qui passent, Georges Chelon nous parle de la vie, de la condition de pauvres mortels que nous sommes tous. Avec simplicité et humilité, souvent avec humour, il nous parle de ses bobos, des vicissitudes de l’existence. Les mélodies sont toujours aussi efficaces, les tonalités sont douces, voire rassurantes, les rythmes sont variés, enlevés parfois dansants. Le disque tout entier parle de la vie, de la qualité et de l’intelligence de l’homme qui sait la savourer en harmonie avec les autres, ceux qui sont sur son passage, durablement ou fortuitement. Les textes sont dans l’émotion, peu d’auteurs savent agripper la corde sensible des êtres vivants et écoutants, sans tomber dans un sentimentalisme de mauvaise aloi. Bref les chansons nouvelles de cet album sont émouvantes et fortes, l’on n’a pas perdu l’auteur du Père Prodigue, loin s’en faut, il semble même que l’on s’en soit rapproché. Mourir vivant, le dernier morceau est de toute beauté. Un titre pour commencer !!
Annie Claire 25.01.2021