En Avril prochain sortira le nouvel opus de Louis Arlette qui va faire parler, « Sacrilèges » sous le label Le bruit blanc. Il s’agit d’un exercice d’interprétation contemporaine et très personnelle de poèmes connus de grands auteurs. Dire que Louis Arlette revisite Villon, Ronsard, Musset, Beaudelaire, De Nerval, est peu dire! Tel Gainsbourg créant sa Marseillaise, le raffiné Louis Arlette, dont j’ai déjà parlé ici à l’occasion de son précédent disque, ne craint pas la provocation en, comme il le dit lui-même, « déshonorant » des oeuvres qu’il adore. D’où le titre de Sacrilèges octroyé en toute humilité à ce travail de sape qui vise simplement à sortir un texte de l’ombre et à le parer l’électrochocs sonores et à le donner à entendre dans une adaptation vocale aussi minimaliste que sensible.
La ballade des pendus de François Villon (1489) prend vie, si j’ose le terme, dans l’interprétation de Louis Arlette. L’on peut trouver iconoclaste la prise de ton de l’artiste, mais l’on doit y reconnaître une parfaite connaissance des auteurs et de leur poème. Lorsque vient A son âme de Pierre de Ronsart (1586), Arlette s’amuse avec les rimes en « ette » évidemment, et dire que le texte parle de l’imminence de la mort. Profitez du texte en regardant le clip de ce titre ici. Puis vient « le ténébreux, le veuf, l’inconsolé » : El Desdichado de Gérard de Nerval. La mélodie est rythmée et n’engendre pas la mélancolie, c’est audacieux certes, mais du meilleur effet.
Je vous laisse découvrir les autres poèmes, d’autant que j’aurais l’occasion d’en reparler quand j’aurais reçu le disque et éventuellement vu le chanteur le défendre sur une scène ou une autre. Bonne découverte pour vous, le printemps nous apporte de bonnes nouvelles, assurément!
Annie Claire
28.02.2023