Bertille prend ses distances avec la chanson de papa, sa boussole à elle est plutôt d’insérer des phrases chantées dans une atmosphère euphorisante à base de sons électro habilement agencés. Cette artiste chanteuse violoniste, qui nous vient du classique et de l’Occitanie, livre dans ce premier album sous son nom, « Distances » une douzaine de plages romantiques évocatrices de son univers intime à teinture de sensibilité féminine exacerbée réalisées avec Loïs Eichelbranner.
Je l’ai rencontrée au festival Pause Guitare à Albi en 2019, Bertille avait impressionné l’assistance de l’Athanor avec la présence forte de son violon, ses synthétiseurs analogiques et son sourire complice. Son mode d’expression déroute un peu au début avec son phrasé haché presque rappé, bientôt ses boucles galopantes finissent pas nous conquérir l’écoute, je conseille de mettre le son bien puissant pour Azur à l’ombre qui est un morceau magique. Son groove est entêtant, l’effet en est énergisant au possible malgré le thème mélancolique du texte.
C’est le talent de Bertille de nous surprendre en enveloppant de douceur et de mystère ses sensations du moment « J’aimerais être une brise de printemps / qu’on respire à sa fenêtre … un rêve de printemps / qui file comme dans un rêve / une douceur de printemps / mais que rien ne retienne ». Dans Quand revient la nuit, elle avoue « je suis mieux loin de toi » explorant la fameuse distance qu’elle essaie de raconter en musique. Regardez ce clip et voyez si vous entrez comme moi dans son univers enchanté.
Annie Claire
29.12.2023