Eva Marchal nous livre avec ce quatrième album « 88 » une pop stratosphérique, comme sa voix, énigmatique, et qui n’est pas sans nous poser mille questions sur des souvenirs intimistes abordés avec réserve sous un voile poétique de bonne facture. Voici 14 titres plutôt mélancoliques, hors du temps, que l’on comprend volontiers salvateurs pour son auteure. Tout est étrange et invite à la réflexion. Le titre de l’album « 88 » qui évoquerait et l’infini et les eighties. Les réponses sont incertaines et c’est mieux ainsi, laissons sa part de mystère à cette artiste qui signe paroles et musique de cet étonnant opus.
Les thèmes ne manquent pas d’intérêt, les textes parlent d’un voyage introspectif sur les relations humaines, le temps qui passe, le sens des événements marquants de la vie. L’écriture est élégante révélant profondeur et délicatesse. Dans une ambiance musicale évanescente, ces mots-là sont chantés, délivrés. Eva Marchal élabore elle-même ses complexes créations home made avec la complicité de Claude Samièri [Michel Berger, Johnny Hallysay, Francis Cabrel, Renaud…] à la réalisation, et au piano, batterie… et aussi de Denys Lables aux guitares. Sa voix étrange, enfantine et ébréchée, ajoute de l’authenticité à l’écoute de ce disque attachant et ma foi bien original. Je n’oublie pas de vous soumettre le clip d’Amer, pour vous permettre d’ entrer vous aussi dans le mystère d’Eva Marchal.
Annie Claire
14.10.2024