
Encore une bonne nouvelle, Marie-Laure Béraud refait parler d’elle dans le monde de la chanson avec un nouveau disque brillant « Certains jours » quelle produit elle-même. La dernière fois que j’ai écrit sur elle, c’était en 2017, à l’occasion de sa venue dans l’émission d’Isabelle Dhordain « Le pont des artistes ». Lire ici. En fait la rockeuse de Bruxelles est aussi romancière, peintre et parolière [Arno]. Son disque TURbigo 12-12 avait fait grand bruit en 91. Ultralight date de 2016. Son passage dans les émissions de radio réputées laisse de jolies traces, l’artiste a un franc parler. Avec elle point de langue de bois, son ton est totalement libre, un brin provocateur, sans compromission aucune.

Dans ce nouvel opus, elle reprend un de ses hits Viens Simon qui lui va comme un gant. Ce titre me fait penser à Boris Vian et son Fais-moi mal Johnny. Il est vrai que la voix sensuelle et nicotinée de Marie-Laure Béraud convient parfaitement à cette chanson bien rythmée qui laisse la part belle aux instruments. Magnifique guitare de Clément Noury, basse savante de Ted Clark, batterie inventive de Yannick Dupont et claviers de Nicolas Michaux.
Elle est belle cette voix, incarnée, incisive, dans un registre proche de celui de Dani, Jeanne Moreau, Gréco ou Jacqueline Taîeb. Ecoutez-la dans le titre Certains jours. « Je n’ai plus le temps de consentir… me repentir, ou me dédire ». La chanteuse voit le temps passer, mais ne se hâte point pour autant. Son écriture est au service d’une lucidité sans faille et ses textes font mouche avec un certain régal d’autant que l’auteure incarne avec délectation ses rêves, envies, et descriptions variées. Paris ainsi est » la femme idéale » en toute saison, elle nous y promène avec mélancolie et une sensualité digne de Juliette Gréco. Les femmes de l’ombre est aussi un très beau titre à écouter ici.
C’est pas le Pérou est un titre de 1987 qu’elle revisite avec entrain pour nous replonger dans ces années twist -yéyé – tubes irrésistibles. Comme quoi Marie-Laure Béraud utilise tous les arguments pour nous séduire avec sa langoureuse langue chantée avec un talent bien spécial qui n’appartient qu’à elle.
Nul doute qu’une date parisienne de sortie d’album se décide sans tarder pour « Certains jours » que les fans de Marie-Laure Béraud accueilleront avec grande liesse comme un événement plutôt rare et très attendu. Entretemps, je m’en vais lire son ouvrage Dialogues d’outre ciel dans lequel elle fait se rencontrer des personnages célèbres après leur mort (Manuella Ed.).
Annie Claire
30 novembre 2025
