Lui qui s’appelle à l’état civil Petit, est un artiste chanteur majeur contemporain. Son style relativement classique s’intègre à toutes sortes de musiques, jazz, free ou chanson à textes. J’en ai souvent parlé dans mes articles, mais aujourd’hui j’y reviens car il a fait une prestation très applaudie au Festival de Barjac, qui s’appelle désormais Barjac m’en chante, et qui vient tout juste de se terminer.
Romain Didier y a accompagné Christian Camerlynck qui recevait le prix Jacques Douai.
Romain Didier donnait ensuite son concert sur la grande scène de la cour du Château ce lundi 1er Août à Barjac devant un public qui avait totalement envahi les légendaires gradins.
« Dans ce piano tout noir » est un spectacle que Romain Didier a créé à Avignon l’an passé, auquel j’avais déjà assisté en juillet dernier avec délectation au Théâtre des Lucioles. C’est du grand Romain Didier, riche d’une expérience de composition de plusieurs décennies et de triomphes certains avec des collaborations célèbres, un Romain Didier talentueux, sobre, généreux et concis. Dans ce spectacle fluide et dense à la fois, il déroule musicalement les cheminements d’une vie humaine, avec des évocations sur l’enfance (Barbara sous son doigté de piano est une merveille), de la maturité pour en arriver à la fin de vie. Pour ce parcours musical, il emprunte quelques belles chansons des autres (pas n’importe lesquels) parfois chantées, souvent jouées au piano, dans une subtile évocation.
Le spectacle se déroule sans césure, l’artiste ne s’arrête que deux fois, pour nous permettre d’applaudir et de reprendre souffle. Lui n’en a pas besoin, on le sent calme et confiant. L’écoute intense le conforte. Des chansons à lui, du Trenet, du Bécaud, Aznavour, Ferré, tout cela s’enchaîne en douceur, les mains du pianiste et la voix suave de l’artiste faisant liaison constante.C’est l’un des plus beaux concerts de cette édition 2016 du festival de Barjac, assurément. Pratiquement deux heures de jubilation artistique et d’émotion musicale. On a très envie de lui dire merci.
©annie claire 01.08.2016