Cédrik Boulard, alias Boule, est un garçon doux et sympathique. Sa musique est comme lui, tendre et plutôt légère. C’est un homme simple, accessible qui peut se montrer complexe, en tout cas c’est un artiste qui observe ses contemporains, qui s’interroge sur la société. Ses mots sont plutôt percutants, directs, sans ambages, toujours poétiques. En effet, une part d’enfance est perceptible dans son expression qui reste originale et sincère. Boule nous raconte sa vie, sa vie rêvée, sa vie chantée sur un mode léger et optimiste.
Le disque « Appareil Volant Imitant l’Oiseau Naturel » donne vraiment la pêche, les phrases s’envolent en musique tandis que l’on perçoit un auteur un peu perché, très sensible et doux à la fois. L’on sent à l’écouter qu’il a des réserves d’humour, tout lui évoque une drôlerie, une pirouette et cette positive attitude nous envahit rapidement. Pourquoi s’angoisser sur cette terre, alors que l’on finit tous au même endroit, six pieds sous terre ou en fumée. Il faut une sacrée dose de philosophie pour présenter l’existence humaine avec toute cette tendresse, vraiment cette vision est salutaire, les chansons sont autant de bulles effervescentes qui nous allègent le cerveau. On a l’impression qu’il a tout compris, de la vie, de l’amitié, de ses semblables.
Boule pourrait être notre pote, celui que l’on a toujours eu proche de soi, qui rassure et fait voir la vie avec des couleurs de la tendresse. Le bougre est attachant. Dailleurs le vénéré directeur de festival, Jean-Pierre Béal l’a comparé à Bourvil, je suis tout à fait d’accord avec lui. Cette positive attitude n’est pas si répandue, et le rôle d’ami sincère est difficile à décrocher. Boule nous parle en spectacle de son copain Bernard, celui qui lui refile des tuyaux, matériels ou intellectuels, cette façon de présenter la vie de façon dynamique est représentative du degré d’humanité du chanteur. Certains disent que l’on naît seul et que l’on meurt seul, lui pas! C’est avec Jeanne Rochette qu’il voyage en duo dans les sphères célestes sur le premier titre. C’est avec Lucrèce Sassella qu’il nous emmène en Hippopotamie avec légèreté sur un rythme très dansant, entraînant, mais pas trop.
Il faut dire quelques mots du jeu de guitare de l’artiste, riche, direct et sûr. Très travaillé, mais sans fioriture, aussi efficace que les textes, précis et incisifs. Sur le disque, la voix est bien en avant, une voix douce bien tempérée. En spectacle, l’homme est élégamment vêtu d’un costume clair gilet cravate et chaussures gold bien cirées. Cela va bien avec ses yeux bleus et son ton respectueux du public. Le tout reflète une harmonie de bon aloi, la soirée avec lui est chaleureuse, elle laisse un bon goût d’envie d’y revenir. Avis à la population! Boule est en concert le lundi en mai à l’Auguste Théâtre à Paris avec chaque fois un artiste invité. J’y suis allée ce lundi, il y avait Wally. Le CD sort le 24 Mai.
Annie Claire 07.05.2019
Un artiste plein de talent. Je l’ai découvert avec le mouton à cinq pattes et depuis, je ne le lâche plus.
Super ce blog !