Festival de Concèze, 11ème édition , 13 Août 2013
Cabadzi l’énergie, un vrai groupe électrogène : de l’oxygène dans les méninges
Cabadzi a réveillé Concèze, qui dormait paisiblement depuis la dixième édition de ‘Découvrir’ en Août dernier. C’est d’ailleurs pour ça qu’ils sont venus les aficionados des mots, de la musique et des surprises, pour être dérangés. Cela tombe bien, voilà quatre artistes qui ne donnent pas dans le convenu de la chanson, ça non, ça dépote plutôt, ça explose de toutes part et ça ne s’arrête jamais: « Casse-toi Michel » (Drucker), et d’ailleurs « à quoi ça servirait/d’écrire des paroles creuses/y’a bien assez de médias/de politiques/et de belles-mères pour ça. »
Et non contents de réveiller bruyamment nos consciences, ils interpellent les notables des premiers rangs, histoire de vérifier qu’ils sont bien passés sur le voltage supérieur, non sans les avoir mis en garde sans vergogne sur les décibels à venir qui vont déchirer les ventres replets et électrifier les échines chenues.
Et ils ont beau donner là une version soft de leur prestation, nous le savons nous qui les avons entendus sur la scène d’un festival de jeunes en juin dernier (Ta Parole, Montreuil 2013), il est difficile de passer à côté de cette énergie ondulante et saccadée qui nous pénètre et nous remet en question tout à la fois. Diantre, comment vont-ils sortir de là, ces gens ? Mais ils aiment, ils adhèrent, ils participent même.
C’est du super slam mitigé hip hop, électro propulsé, avec comme moteurs Lulu et Camille au chant, Vikto, Jo et Camille aux instruments, (violoncelle, guitare, trompette, ukulélé…) quatre énergumènes originaux et sympathiques qu’on n’est pas prêts d’oublier. C’est qu’ils sont percutants ces diables et ils déchirent les enveloppes de réserve dont nous nous parons peu ou prou avant le concert.
Il faut le dire, nous voilà tous nus à la sortie, penauds, émerveillés, l’âme réveillée, avec comme seul regret d’être restés sur une chaise et n’avoir pas perdu comme eux 3 kg dans les transports fiévreux de la danse, de la musique et de la transmission des messages de vie.
Et nous ne sommes que le premier jour du festival, après toutefois le lancement à Brive la veille, lundi 12 Août, où nous avons entendu certains protagonistes de cette onzième édition et pas des moindres, nous débattre de la transmission. On est au coeur du sujet. Comment transmettre les idées, les messages à notre époque? avec son intelligence, son coeur et sa chaleur humaine, avec ou sans ménagement, c’est toute la question. Merci à Cabadzi de nous aider à y répondre, parce que j’en atteste, ça fonctionne au quart de tour.
Annie Claire 29.08.2016