Cette semaine je recevais l’album-coffret de Dominique Babilotte. Je reçois beaucoup de disques, mais celui-ci m’était dédicacé. Une fois ouvert le paquet-cadeau, l’emballage cartonné clos avec une faveur en raphia orange, j’ouvris le pli façonné à quatre volets qui contient illustration, photo de l’artiste, texte sur le baiser, livret intérieur original avec couverture de fort grammage et le précieux compact-disque. Celui-ci partit tout de suite en écoute, tellement l’intention de l’envoyeur me semblait noble et belle. Je reçus la voix du chanteur en plein coeur et trouvai son expression ample et généreuse, une façon de chanter à la Brel, avec générosité ou encore à la Ferrat, les bras ouverts.
J’avais en effet là de la véritable chanson à texte, bien écrite, bien envoyée et superbement accompagnée par des instrumentistes très au point. Evidemment quand il y a du banjo ou du bandonéon, je craque, mais là il y a un peu de tout, et même du cor. Je salue Philippe Turbin au piano qui distille de jolies notes, notamment en intro, sur le titre 1 « Je te salue l’enfance » dont il a réalisé les arrangements. C’est alors que je me demande à quelle famille de chanteur cela me fait penser. Par la sensibilité à Brel et Barbara, certes, et puis plus loin avec les rythmes à Nougaro et Lavilliers. Mais n’anticipons pas. La voix est pleine et chantante, le propos est profond, le poète nous parle d’amour et commence à évoquer la mer(L’eau de vie).
Mon sentimentalisme ne fait qu’un tour, je suis originaire d’Armorique et redouble d’attention, « L’amour c’est la mer… l’eau salée » chante t-il, le crachin, un embrun, un estuaire, un aber, je suis parfaitement (du verbe adhérer bien sûr). Quand arrive le titre Cartoneros, le rythme change, le tango nous entraîne dans une ballade sur la dureté de la vie des enfants de Buenos Aires, de Paris ou du Ghana. C’est pathétique, mais tellement enlevé musicalement que pour un peu on s’imagine écoutant Les remparts de Varsovie par l’illustre Brel. D’ailleurs il n’y a pas que là que son influence se fait sentir.
En fait, si je devais ne retenir qu’une chanson dans ce CD qui en comporte onze, ce serait Alcool, un titre extrêmement bien écrit, avec humour et plein de références musicales, littéraires et cinématographiques. Le thème est grave, l’alcool et l’inspiration, la musique est légère et là encore l’on entend le Vesoul de Brel, les intonations de Nougaro, ô ô ô ♫ superbe vocalise en o. Bien vu! Et en point d’orgue cette allusion à Reggiani en fin de chanson Les Loups… Bon, qui dit amour dit baiser, et le disque s’achève sur le titre qui donne son nom au CD « La promesse du baiser« , sur des notes légères, souples et totalement euphoriques. Le voici à l’écoute.
Merci Dominique Babilotte pour ce cadeau de Noël 2018 que je fais partager à mes lecteurs fidèles. Je n’ai pas dit que c’était une co-production On Tour in Prod et Avant Premières.
Annie Claire 18.12.2018
Merci Annie Claire , je suis touché par cette belle chronique.
Dominique