Hervé Vilard fait son dernier Olympia

Ce dimanche 6 mai 2018, bien avant 15 heures pour un spectacle annoncé à 16 heures, les fans d’Hervé Vilard se massaient sur le trottoir du Boulevard des Capucines pour le dernier Olympia de l’artiste qui a précisément débuté dans cette salle mythique avec son premier tube « Capri c’est fini« . Ils étaient toujours là, rue Caumartin à la sortie du concert pour attendre Hervé Vilard et obtenir de lui un mot gentil, une signature d’affiche ou du joli livre de photographies qui a été réalisé en son honneur. Un dimanche entier consacré à un artiste populaire qui aime vraiment son public. Hervé Vilard a vendu presque 45 millions de disques (dont 11 millions en France) dans sa carrière de chanteur qui a duré cinq décennies. Ce dernier Olympia va marquer le début d’une nouvelle tournée européenne. Ensuite l’artiste chantera dans de plus petites salles et pense ne plus chanter ses vieux tubes.

L’artiste parle beaucoup en scène, il est très à l’aise, pas le moins du monde affecté par le trac. « Je suis un chanteur de nationalité française qui aura fait plusieurs fois le tour du monde en chantant » dit-il. Il parle de la chance qu’il a eue de parcourir beaucoup de pays et de faire de belles rencontres. En scène, le chanteur est expressif, classique dans sa tenue, costume gris, chemise blanche, gilet, Hervé Vilard a une gestuelle très forte. Il déplie ses longs bras au bout desquels s’expriment de grandes mains ouvertes. Il a une posture un peu brélienne, en plus mobile, c’est aussi une époque. Son orchestre est composé d’une douzaine de musiciens, choristes etinstrumentistes auxquels il s’adresse souvent pendant le concert, et qu’il ne manque pas de remercier chaleureusement à la fin. Ils sont tous très jeunes et partiront en tournée avec lui, une tournée à travers la France, la Belgique et la Suisse.

Ce dernier tour de piste de la scène de l’Olympia est l’occasion pour lui de remercier les artistes qu’il a croisés et surtout le public qui l’a toujours suivi et soutenu. Ils venaient de partout ces deux jours d’Olympia pour le voir, l’applaudir, il n’y avait pas que des parisiens dans la salle, loin s’en faut. Hervé Vilard a dit lui-même qu’il allait chanter pour ses mamans et ses grands-mères, elles sont venues le remercier, il y avait en effet beaucoup de cinquantenaires et plus dans l’assistance. L’artiste les a fait chanter, en fin de spectacle il leur a dit « Chantez Nom de Dieu, chantez cela fait plaisir au chanteur!! »

Il y eut de belles surprises, des hommages à Barbara, Esposito, Marguerite Duras, Jean Genêt, Maurice Fanon, de belles reprises chantées royalement et respectueusement. J’ai déjà dit et écrit  tout le plaisir que j’avais eu à l’écoute du récital d’Hervé Vilard chantant les poètes. Et puis nous entendîmes les tubes d’Hervé, de très beaux slows sur lesquels nous avons dansé étant jeunes, Capri c’est fini, Nous, Méditerranéenne, Reviens… ainsi que d’autres chansons bien rythmées qui faisaient le fond de nos discothèques de surprises-parties Fais-la rire, Mourir ou vivre, Sayonara, Les anges du matin, Tous les enfants ont besoin d’amour. Sincère et généreux, le chanteur ne manque pas de citer les paroliers avec qui il a eu plaisir à travailler Didier Barbelivien, Michel Fugain, Danyel Gérard, Jacques Revaux...

Les chansons étant interprétées avec leur orchestration d’origine, c’était un grand bonheur de revivre en live ces moments de plaisir à les écouter depuis des décennies. Seul le titre phare du répertoire du chanteur « Capri c’est fini » a été donné en tout dernier rappel avec des arrangements différents. Hervé Vilard l’a chanté debout entre ses musiciens en devant de scène, c’était vraiment très beau et surtout émouvant. Ainsi il a commencé et terminé le spectacle avec ce titre qui a été le démarrage de sa belle carrière de chanteur populaire (dans le bon sens du terme).

Il était donc plus de 19 heures lorsque nous quittions à regret l’Olympia, sûrs de revoir Hervé Vilard en ville, lui qui se déplace très souvent pour venir assister au concert des autres artistes. En ce qui me concerne, je suis fan de la première heure de ce chanteur, et je conseille très vivement à ceux qui voudraient le mieux connaître de lire ses livres, là où l’homme se confie en toute authenticité. Ils sont chez Fayard, « L’âme seule » en 2005, « Le Bal des Papillons » en 2007, « Du Lierre dans les Arbres » publication à venir.

Je mets en petite madeleine une chanson d’Hervé qui est une reprise d’une chanson italienne que nous avons aussi beaucoup écoutée et qu’il n’a pas chantée ce dimanche, ici .

Merci Hervé et à bientôt, très belle tournée.

Annie Claire 07.05.2018