Jeancristophe « Que sombrent les hommes » (Regards éperdus et amours illusoires)

Plaisir de parler du troisième album de Jean-Christophe Cheneval, alias Jeancristophe, dans son rôle d’auteur compositeur, « Que sombrent les hommes » qui sort le 14 novembre sous le label Vailloline productions. En effet j’avais eu l’occasion de l’interviewer en 2011 pour son deuxième disque « Ma vie en rose ». L’article est paru dans le Petit Format du Centre de la Chanson.

Jeancristophe

Cet artiste travaille d’arrache-pied dans la production musicale en tant que musicien, compositeur, arrangeur, expert musical, sonorisateur de concerts, ingénieur du son, accompagnateur… Il oeuvre pour le cinéma. Il a également écrit plusieurs ouvrages littéraires. Citons Thibaud Defever ou Natacha Tertone comme artiste que vous connaissez comme exemple de collaboration artistique et musicale.

« Que sombrent les hommes »

Cet album est remarquable, puissant quant à son écriture recherchée et à sa musique hors du commun, électro-acoustique aux fines vibrations pop-rock. Des génies se sont retrouvés pour sa réalisation. Simon Fache (piano, bugle, accordéon) signe la réalisation avec Dominique Blanc-Francard au mixage. Les morceaux sont longs et intenses, Comme les gens rient, grandiose, dure neuf minutes… et l’on souhaiterait qu’il dure davantage.

Chaque titre est magnifié par un quatuor à cordes qui représente ce que Jeancristophe nomme une « approche sensorielle de la musique » et que nous recevons comme une expérience de partage de sensibilité.

« Amère est la mer / Même le ciel en pleure / L’homme est mortifère / La nuit tombe à peine / Que déjà là-bas / Résonnent obscènes / Des fracas de joie / Et seul face à la mer / Je broie du sable / Et j’ai envie d’irréparable / Que sombrent les hommes / Ces bêtes que nous sommes.« 

Regardez ce clip et dégustez la musique symphonique qui l’accompagne en majesté.

Jeancristophe et Simon Fache visuel de concert

Suivons cette voix prenante qui nous tient en haleine dans ces compositions haletantes décrivant un univers étrange et pourtant familier, le nôtre, si nous y prenons garde. Par exemple si nous nous regardons dans le miroir, sans complaisance, nous restons de glace devant notre regard impitoyable. Et ce n’est pas le miroir qui est responsable. Je suis la proie de ton regard / La facétie des miroirs. Ce titre fort nous renvoie à Oscar Wilde et son portrait de Dorian Gray, peut-être, sûrement.

Un auteur de grande valeur

Jeancristophe est inspiré par une recherche poétique sur l’essence de l’être humain, bête comme les autres ou super-création qui ne sait pas profiter de ses qualités. Il faudrait déjà qu’il puisse en être conscient. Malgré tout, le chanteur se tourne quand même vers la joie, histoire de ne pas sombrer dans les affres de l’incertitude. Bien sûr, il est beaucoup question d’amour, la dimension pivot de l’homme.

Désemparé est un bijou d’écriture, forgé sur des démontages de mots, faillir défaillir, tenir détenir, gager dégager, goûter dégoûter, tester détester et toute la philosophie sous-jacente à ces compositions décompositions. Ce petit génie de l’écriture nous fait ici penser à son mentor revendiqué, Serge Gainsbourg. Mais avec élégance !

L’écriture est elliptique, exigeante, servie par une voix au grain tangible, sensible, émouvante. Bref ce disque est formidable, à force d’écouter les quatorze plages qu’il contient, j’y trouve la satisfaction de découvrir chaque fois des trésors cachés que ce soit dans les textes ou la musique. C’est assez rare pour être souligné.

Jeancristophe en scène

Plusieurs clips vont être dévoilés, soyez aux aguets sur les réseaux. Jeancristophe considère que l’image est comme une extension visuelle de son album. J’insiste, ce disque est un bonheur, une richesse à notre portée.

Annie Claire

26.10.2025

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