Je reçois à l’instant où je rentre chez moi, comme le chantait Barbara, cet album solaire de Sultana qui me donne envie d’écrire et de partager à mon tour les sensations bienfaisantes que procure l’écoute de ces dix titres aériens. Les textes surgissent pourtant du fond des entrailles de la terre nourricière. « Tierra Madre » en début de CD annonce la couleur profonde des mots de Sultana. Franco-marocaine, cette chanteuse a une teinture musicale classique et jazz ancrée dans les contrées exotiques. Sa voix pure a un fort accent d’authenticité, on n’y résiste pas.
Energie créatrice, la terre, symbole de fertilité universelle, de féminité, de liberté, inspire Sultana qui nous délivre un chant d’espoir, d’amour, de reconnaissance, d’ouverture. La chanteuse est une passeuse de vie, d’histoires. « Chanter c’est prier deux fois » dit-elle dans Liberté « Je n’arrêterai jamais de chanter, de crier, créer, résister« . Ce chant de transmission, elle le partage avec des musiciens de renom qui ont co-composé, arrangé et/ou chanté avec elle, ce qui donne un opus très riche qui porte cet hommage à la terre très haut, très fort. Citons Fernanda Primo, Manuel Delgado, Skander Guetari, Sandra Ellama, Jann Halexander et Douglas Marcolino.
On entend de l’espagnol, de l’arabe avec la belle langue française dans la voix de ces beaux artistes qui confient à des instruments subtils le soin d’élever les mots dans une prière commune vers la liberté (trompette, bugle, piano, claviers, flûte traversière, bobre, roulèr, Kayamb, accordéon, guitare flamenco, guitares, saxophone). Voici une musique qui s’écoute, qui se danse, qui se chante et se partage. C’est un bonheur de vous en parler pour vous donner envie d’écouter ces chansons métissées inspirées. Ici le clip du disque qui sort le 18 novembre dans les bacs.
Annie Claire
17.10.2022