Barriet « Face cachée »

 

J’étais déjà tombée sous le charme des belles chansons de François Barriet, j’ai publié ici une chronique de son précédent opus Eléphant. Il me semble que ce disque, le quatrième, qui paraitra le 27 mars prochain chez Ela Musique, Face Cachée, est encore plus séduisant tant il est écrit et composé avec raffinement, dans la rigueur des règles de création d’une vraie chanson de facture classique et intemporelle. Nul effet de mode là dedans, juste des mots choisis qui parlent de la vie, dans l’harmonie d’une musique conforme aux exigences prosodiques. C’est en toute logique donc que l’on découvre au beau milieu de l’album la belle chanson de Georges Moustaki, Le temps de vivre qui lui va comme un gant.

Le ton est donné, les fleurs sont jetées, mais de quoi donc nous parle Barriet ? Il chante la vie avec une sérénité toute moustakienne, un respect de la belle langue qui ne l’est pas moins, dans une ambiance folk servie par de jolies guitares bien sonnantes. C’est son ami Hervé Bourgeois qui est responsable des arrangements, des guitares, claviers, et de la co-réalisation. La voix est mélodieuse, faisant passer conviction et émotion. C’est élégant, l’ambiance est délibérément positive.

L’on sent l’homme responsable qui défend ses valeurs, en restant humble toutefois et en persillant ses textes de notes d’espoir. La nature y est honorée, la mer, les falaises. Ce jardin est une métaphore de la vie, ce que l’on en fait en s’en occupant bien. La famille a sa place, l’amour, la transmission, le respect des aînés. C’est très sérieux, mais c’est surtout très beau, ces paroles justes que l’on entend plus guère. François Barriet est un chanteur A l’ équilibre, semblant à l’aise dans tous les éléments et circonstances de la vie. Il nous lègue ses souvenirs, ses attaches, en toute liberté. Et l’on reçoit comme un cadeau la dernière chanson de l’album Saint Val comme une ultime friandise pour la route, « Là-bas, le vent joue ses arpèges / L’incessant bal des bleus cabans / La mer affronte les falaises / Toujours le phare son temps lent / Soir d’hiver à Saint-Val. »  Comme on aimerait y être, à Saint Valéry-en-Caux.

Merci pour cette heureuse philosophie.

Annie claire

11.02.2024

 

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