Ce lundi, j’aurais moi-même bien besoin d’un Kit de Survie en Milieu Hostile, la pluie tombe depuis plusieurs jours, la tempête souffle, le soleil ne se lève pas. Alors j’écoute Bertrand Betsch, un spécialiste du spleen qui a tout essayé pour s’élever au dessus de sa mélancolie chronique. De plus, j’aime le style de ce poète musicien qui a la délicatesse d’évoquer des avanies avec des douces mélodies et des textes émaillés de références littéraires. J’ai chroniqué son dernier opus J’ai horreur de l’amour ici même.
Avec ce disque, qui sortira le 29 mars sous le label Microcultures, notre jeune quinqua en est à son vingtième album, et le moral toujours problématique. Mais il se soigne, en bon romantique du vingt et unième siècle, il explore ses sources de souffrance pour en concocter des potions délicieuses susceptibles d’aider les êtres sensibles que nous sommes tous. Tout au long des dix titres, nous nous rassurons progressivement sur notre sort, comprenant que de tout temps, en tous lieux, l’homme se débat avant que d’être capable de se libérer de l’adversité pour, enfin « aller vers la joie ».
Que le chemin est beau, que l’inspiration est riche ! Nietzsche, de Nerval, Apollinaire, Boris Vian et d’autres ont ouvert la voie, Bertrand Betsch leur rend hommage en composant de charmantes complaintes à la hauteur de ces grands auteurs. Les mélodies sont belles et nous deviennent vite familières, c’est tout le talent de cet artiste qui nous captive toujours, même en explorant le « milieu hostile » dans lequel nous voyageons, surnageons, et pour l’heure, nous cultivons. Ecoutez la jolie musique qui agrémente ce passage vers l’espoir et la joie [avec toujours au violon Salomé Perli]. Elle nous ferait même « bouger des hanches » cette partition, dans Danse sous l’avalanche, c’est une prouesse. Ainsi va la vie, beaucoup mieux en musique et surtout en bonne compagnie, comme celle de Bertrand Betsch. On y revient toujours.
Annie Claire
26.02.2024
Je l’attends aussi avec gourmandise… dans le dernier « Tout doit disparaitre » est somptueuse et implacable. Cordiales et chansonnesques salutations depuis la Haute-Provence, Eric A.