Photo ©annie claire
Je suis de très près l’actualité artistique d’Alain Wodrascka depuis des années, j’apprécie l’homme, le chanteur, l’écrivain biographe. J’essaie de relater les concerts qu’il donne avec ses musiciens Patrick Pernet et Moncef Hakim, concerts auxquels je m’efforce d’assister régulièrement. Je me fais l’écho sur mes tablettes et dans la presse de ses avancées musicales. Ce dernier disque en est une, un voyage quasi mystique au travers des espérances humaines d’accéder aux paradis inconnus. La Porte Dorée est un album très riche, de quatorze titres très ouvragés qui explorent les dérives, les dangers, les attraits, les mystères des drogues, de l’alcool, du sexe dans les différentes sphères de la société contemporaine.
L’écriture des textes est recherchée, féconde en références littéraires et picturales, en jeux de mots habiles. Elle est fortement évocatrice de ces plaisirs, désirs mis en oeuvre dans des contrées plus ou moins proches de nous. J’ai assisté en mai dernier à une première présentation de cet opus aux Rendez-vous d’Ailleurs à Paris. Je peux vous dire qu’il fallait être très attentif aux mots d’Alain, tellement emportés que nous étions dans cet univers métaphysique, nous risquions d’en perdre le fil à chaque strophe. Je suis donc ravie de pouvoir assister au lancement officiel de l’album qui aura lieu le 23 septembre dans cette même salle.
Photo ©annie claire
Alain Wodrascka et Patrick Pernet, qui a réalisé les arrangements et l’enregistrement du disque, ont réussi à rendre une atmosphère magique, la voix du chanteur étant tour à tour sensuelle, érotique, solennelle ou mutine. Le phrasé de chaque titre est très étudié, les envolées musicales aussi. L’on sent planer sur l’inspiration d’Alain Wodraska l’aura de Barbara, et lorsque l’on entend « nous avons marié nos saisons », cela nous fait penser à La ligne droite (écrit par Moustaki et chanté par Barbara). Cette chanson Les revers du temps est très belle et très vraie. Elle se termine par « Et l’on voyage vers un soleil d’automne / Nous avons l’âge que les autres nous donnent ».
J’aurai certainement l’occasion de reparler de cet intéressant opus qui s’achève sur le titre phare d’Alain Wodrascka Les citronniers. Je peux d’ores et déjà dire que l’artiste est précieux (dans les deux sens du terme) et qu’il délivre là un ouvrage de bien belle facture.
Annie Claire
07.09.2023