Armande FERRY – WILCZEK « Qui naît dort plus »

 

Comme le titre de son album le présage, Armande Ferry-Wilczek est une artiste qui aime détacher les mots, les détacher pour les rendre signifiants, pour dépouiller la phrase des phonèmes parasites. C’est pur régal de l’écouter dans ces treize généreux morceaux de ce premier album dont le moins que l’on puisse dire c’est qu’il sonne de façon originale, quant au phrasé de la chanteuse et au style pluri-culturel des musiques.

L’on ne saurait comparer sa voix avec aucune autre, la voix de la chanteuse est d’une grande fraîcheur, elle semble jaillir de source. Elle permet d’entrer dans les chansons, dont les textes sont profonds et simples à la fois. Ils parlent beaucoup d’enfance, ses joies, ses rires, ses colères, ils disent l’émoi de l’amour, des découvertes de la vie. Le ton de l’album est emprunt d’enthousiasme de la vie et d’une certaine sérénité.

Ceci est dû à la chaleur des instruments. Armande Ferry-Wilczek est guitariste et violoncelliste, elle a invité sur son album le fameux Loïc Da Silva dit Cordeone qui joue de la guitare portugaise (magnifiquement) et de l’accordéon. Il donne des couleurs méridionales aux morceaux qu’il interprète. Antonio Placer a co-composé, arrangé et réalisé l’album, il a lui aussi une teinture de musique ensoleillée pleine charme. Sur le titre Une authentique saveur, le percussionniste indien Teepu Khan apporte une note de mystère avec sa voix et ses tabla. On ne se lasse pas de cette musique du monde qui nous fait penser que les coeurs sont les mêmes dans toutes les contrées.

En forme de résumé, le disque se termine par la chanson de Brel Coeurs tendres chantée par Armande avec tant de candeur malgré la gravité des mots. C’est délicieux et délicat à la fois. Longue vie à ce style de musique qui relie les hommes, dans la simplicité et le partage.

Annie Claire 10.11.2021

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