Photo ©Frank Loriou
Ben Herbert Larue est un chanteur qui frappe, qui émeut. Je l’ai connu il y a quelques années à Genève, au Chat Noir, il tenait une salle comble en haleine. On lit partout qu’il est de la trempe de Leprest, d’ailleurs il est de sa région. Sa voix est écorchée comme la sienne, son écriture est d’une remarquable efficacité. Je pense là à Govrache qui est redoutable dans ses textes et qui est chez Limouzart également. Tous les morceaux, treize au total, sont puissants et poétiques, ce n’est pas de la chansonnette, c’est de la chanson signifiante, les spécialistes y trouvent leur compte. Personnellement je lui trouve des accents bréliens, ce qui est devenu plutôt rare comme genre. Bref j’aime l’originalité et l’intensité de cet artiste qui est entouré de chouettes fidèles musiciens, Xavier Milhou à la contrebasse et Nicolas Jozef Fabre aux claviers et à la trompette. Il chante les copains avec ferveur, avec eux jamais on ne va se coucher. Le titre Pas dormir est interprété avec ses potes d’Astaffort Igit, jack Simart, Sibylle Lievois, Abel Cheret, Joan. Il est joyeusement festif et apporte une respiration salutaire en milieu d’album.
Ben Herbert Larue ne manque pas de souffle(s), c’est le titre de son disque, c’est le souffle de son accordéon, le souffle de vie, le souffle qui sort des poumons et du coeur, l’élan vers les autres, vers la vie. Le feu de l’amitié est entretenu, le respect des anciens est vénéré (belle chanson Le chantier), et tout au long, On se bat, on avance, on se dit des choses essentielles, Ineffaçables, on célèbre la lumière vitale avec passion. La musique est très suggestive, d’une beauté intense, elle enveloppe les voix et aide l’auditeur à surfer sur les émotions, c’est un plaisir. Pour finir, voici le clip de C’est rien belle oraison à la vie, et puis le morceau qui conclut le disque Te dire, que l’on écoute religieusement. Magnifique album.
Annie Claire
20.12.2022