Bouquet de coquelicots au Limonaire avec Anne Sylvestre
Ce dimanche 19 Février, il fait très doux, et il fait chaud au coeur de côtoyer tous ces afficionados du Limonaire, lieu mythique de la chanson, qui viennent soutenir le lieu frappé d’interdiction de musique. Des événements sont organisés chaque jour pour défendre le lieu qui a du mal à accepter l’intolérance et la surdité des autorités.
C’est Anne Sylvestre en personne qui est venue se produire sur scène, réunissant des dizaines de ses fans venus de partout pour l’entendre donner ses textes, et fredonner quelques unes de ses fabulettes.
Evénement rare donc, et royal cadeau de sa part, car rappelons qu’Anne Sylvestre n’a jamais chanté ses fabulettes sur scène. Pour l’heure c’était surtout de son livre « Coquelicot et autres mots que j’aime » qu’il était question. Anne avait choisi de nous en donner des fragments choisis pour la circonstance. L’accompagnait au piano Dame Nathalie Fortin, qui ajoutait son humour à celui de sa complice chanteuse et narratrice, donnant à elles deux des moments intenses de bonheur et de rires.
Quand Anne raconte son vécu autour du seul mot « Compostelle« , on trouve ça d’une fraîcheur ironique. A l’âge adulte, Anne Sylvestre se déclare être « une nomade empêchée ».
Quand le livre est sorti, je l’ai chroniqué, et ce dimanche j’ai pris un plaisir immense à redécouvrir dans la voix de l’auteur toutes les nuances des descriptions que chaque mot suscite. Des petits grains de philosophie émaillent les réflexions, et l’on perce également un attachement aux objets d’un quotidien dépassé. Baldaquin, marelle, aiguillée, reposoir sont des mots rarement usités dans les familles d’aujourd’hui, Anne les prononce et les décrit avec une nostalgie sentimentale qui est charmante.
Dans la salle, des fans de la première heure se sont empressés de réserver leur place bien à l’avance pour dîner ensemble. Marie-Thérèse Orain était là bien sûr, mais aussi des jeunes artistes de la chanson. J’ai eu le plaisir d’être installée entre deux Jeanne que j’apprécie particulièrement, Jeanne Rochette (qui a disputé la finale du Prix Georges Moustaki jeudi dernier) et La Jeanne, alias Jeanne Breduilhard qui prépare un nouvel album.
Voici donc ma chronique du Livre d’Anne Sylvestre »: