Finale du 7ème prix Georges Moustaki à Paris

 

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Finale du Prix Georges Moustaki 2017

Le 17 Février 2017, au Centre Malesherbes – Sorbonne de Paris, un jury d’une quarantaine de professionnels et un amphithéâtre rempli de supporters de la chanson française ont écouté six finalistes défendre deux titres de leur album en compétition, car rappelons-le, ce prix récompense un album autoproduit, et non un artiste. D’ailleurs, cette année, nous avons vu sur écran géant le visuel de l’album en fond de scène, lorsque l’artiste faisait sa prestation scénique.

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Six finalistes dis-je, car Clio, qui était retenue en finale, n’a pu venir sur scène, étant devenue maman l’avant vieille d’un joli petit garçon nommé Emilio. Les organisateurs ont passé le clip de sa chanson «Haussmann à l’envers», et nous avons bien pensé à elle.

Cette année encore c’était Yvan Cujious qui présentait la soirée, retransmise en direct sur Sud Radio dont il est journaliste.

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Alex Beaupain ©annie claire 16.02.2017

Cette année le Président du Jury était le sympathique Alex Beaupain qui a ouvert la scène avec deux chansons. Boulevard des Airs, le groupe du sud était parrain. Ils ont clôturé joyeusement la soirée avec également deux titres.

Les années se suivent, et les mêmes prix reviennent à des artistes tout à fait différents.

L’an passé, c’est Eskelina qui a remporté le prix du Jury et le prix du Public, surpassant les autres finalistes par ses qualités professionnelles, mais aussi par sa sensibilité à fleur de peau très bien maîtrisée et utilisée au service de son talent.

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Cette année encore, c’est une jeune chanteuse qui a remporté tous les suffrages et embarqué toutes les récompenses, ne laissant aux autres pas la moindre programmation de consolation, c’est Léopoldine HH. Cette chanteuse est relativement inclassable, c’est un choix de sa part, elle déroute, elle décale, elle détonne. Ce n’est pas une inconnue, nous l’avons applaudie il y a quelques années au Limonaire, en habits chamarrés, plumes et couleurs vives. Elle est passée en 2014 à la Nouvelle Star.

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Comédienne et alsacienne, l’artiste est imprévisible. Elle chante en allemand, en alsacien, en français aussi, c’est son premier album Blumen Im Topf qui a été consacré dans cette septième édition du Prix Georges Moustaki. Elle a séduit par sa fantaisie, sa justesse de ton et le côté novateur de son expression.

De formation classique, musicale et théâtrale, Léopoldine Hummel a voulu se faufiler sur des sentiers moins courus pour exprimer sa créativité. Sur scène justement, elle a défendu le titre Zozo Lala, dont le texte est de Roland Topor. La musique et les arrangements sont délibérément délirants. La chanteuse pour l’instant n’écrit pas, elle se cantonne à la musique et l’interprétation. Sur la scène du prix Moustaki, elle s’accompagnait au piano et à l’autoharpe, assistée de deux musiciens habillés tout de banc.

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Sa prestation a séduit tout le monde, public et professionnels, elle a reçu également des mains de Bettina Vernet le prix Catalyse, cumulant ainsi toutes les récompenses de la soirée.

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Jeanne Rochette ©annie claire 16.02.2017

De style peut-être plus sage, et encore rien ne le prouve, Jeanne Rochette, la franco-québécoise a pourtant fourni un show sans faute, avec une présence scénique incroyable. Son album «Cachée» est très profond, l’artiste est brillante, il semble qu’elle ait atteint une phase d’assurance qui lui confère une sérénité et une maîtrise de projecteurs, on la sent heureuse de jouer dans la cour des grands, et s’y complaire avec sa personnalité virevoltante. Elle avait un pianiste, Julien Lallier et un contrebassiste que nous aimons, Blaise Chevallier.

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Point de vue maîtrise de la scène, Maud Lübeck était également remarquable, seule devant son clavier, pour défendre son album «Toi non plus» que j’aime personnellement beaucoup, et que j’ai pris plaisir à chroniquer pour le magazine Francofans. Quand je n’écris pas ici, j’écris pour la presse papier et dans des webzines de qualité. Le thème est celui de la séparation, et ce n’est pas évident de séduire avec des réflexions fussent-elles joliment assurées musicalement, sur un sujet aussi douloureux.

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L’Arthur a proposé un plateau plus léger de trois jeunes garçons musiciens, Arthur Sangra, Guillaume Rafael Leroy-Alcantara et Benjamin Chabert. Jeune comédien metteur en scène, cet artiste s’est fait remarquer lors du Radio Crochet organisé par France Inter en 2014. Son EP de cinq titres doit beaucoup à l’univers théâtral de la vie quotidienne.

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Bergame, quant à lui, a eu la difficile tâche de commencer la scène de ce tremplin. Il a assuré une prestation intense et prenante, assisté de deux guitaristes. Il était enseignant, désormais il chante, et ce que nous avons entendu est assez convaincant.

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Dans un style slam-rap, Nicolas Seguy a fait beaucoup parler de lui pendant les délibérations. En effet, sur les quelques environ cent cinquante candidatures examinées, le jury a dû se réunir plusieurs fois pour écouter et débattre des albums en compétition. Même si les prix ne sont pas énormes, ils restent prestigieux et le nom de Georges Moustaki garantit le sérieux de ce tremplin qui a bien évolué depuis sa création en 2011 par Thierry Cadet et Matthias Vincenot.

Nicolas Seguy donc apporte une bouffée de fraîcheur dans le choix de l’expression, et de profondeur aussi dans les textes qui ont retenu l’attention de beaucoup de jurés.

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Les demi-finalistes :

Signalons, puisqu’aucune demi-finale ne se déroule sur scène, qu’en demi finale figuraient, en plus des sept finalistes mentionnés plus haut : Antoine Villoutreix, Virgule, Viau, Patrick Vivares, Rosy Valland, c’est tout pour les «v»…  et encore Zoé Malouvet, Grise Cornac, Balthaze, Bonbon Vaudou, Nico Etoile, Guillo, Medhi Krüger et Daisy Lambert.

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Ce tremplin qui se passe dans un climat souriant, réunissant des professionnels de tous horizons, médias, productions, agences, intervenants du monde de la chanson, programmateurs et animateurs, a vu cette année le passage à la tribune d’un orateur, en la personne de Gilles Tcherniak.

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Gilles Tcherniak ©annie claire 16.02.2017

Membre du jury et par ailleurs directeur du Forum Léo Ferré, il a attiré l’attention du public sur le désintéressement des pouvoirs publics et des sociétés civiles sur le financement des structures culturelles, plus particulièrement les organes de diffusion et d’expression de la chanson française, les salles et les festivals, amenant la disparition récente de certaines structures, lieux et organes de diffusion. A Paris, nous sommes affectés par la disparition du Centre de la Chanson et du Limonaire, en particulier.

Et voici un peu de son, pour ne pas oublier la belle gagnante du prix Moustaki 2016, Eskelina, que nous suivons dans sa carrière intéressante : https://www.youtube.com/watch?v=gEQ2671HXS8&list=RDgEQ2671HXS8#t=0

Annie Claire 26.02.2017

 

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