J’ai connu Claire Gimatt grâce à Noëlle du Limonaire, voilà quelques années. Je l’avais un peu perdue de vue, il faut dire qu’elle est est toulousaine. Et puis je tombe ces temps derniers sur un clip formidable de Miraruido sur sa chanson Dali qui ouvre son premier album. Mes lecteurs savent que je n’ai pas du tout la culture du clip, mais il s’agit en l’occurrence d’un petit bijou du genre. Je le mets ici, car il donne le ton de cette oeuvre fantasmagorique foisonnante que présente ce CD. L’esthétique est d’une imparable pureté, la voix de la chanteuse se ballade avec agilité dans le frémissement des notes, le voyage est surréaliste, il utilise une riche symbolique.
Me voici donc amenée à parler de l’album très riche musicalement de cette artiste qui semble avoir les pieds sur terre mais s’offre le détour vers des mondes imaginaires dans lesquels les femmes ont la part belle avec les arbres, la mer, les oiseaux. La voix de Claire a une réalité palpable, agrémentée d’un léger voile irrésistible. La musique quant à elle revêt par moments des accents méditerranéens chargés de chaleur et d’envolées accompagnées du violon de Chloé Bousquet. Le titre de l’album nous fait penser à la chanson d’Anne Sylvestre « Une sorcière comme les autres », nul doute que ce titre mythique a inspiré Claire Gimatt.
Dans ces cascades d’ambiances sonores haletantes, un fil conducteur nous aspire vers le haut, dans des cieux étranges et pénétrants comme dit le poète. La chanteuse nous laisse entrer dans son univers surnaturel, même et surtout si ses fantasmes nocturnes révèlent les dimensions de son imagination fertile. Le voyage en vaut la peine et je conseille la fréquentation de ce premier album intense et merveilleux où le mariage acoustique et électronique est réussi. Il sort en Avril prochain.
Annie Claire 15.03.2021