Ca plane pour Gérald Genty, le voilà arrivé Là-haut, regardant la terre en totale apesanteur. Il contrôle bien la situation d’où il est, en sportif de haut niveau. Avec sa douce voix dans les hauteurs (bien entendu), il regarde la vie sur terre « Un jour, les enfants s’envolent et on se retrouve tout seul / un jour les papas s’en vont, les papas s’envolent et on se retrouve tout seul… accroche-toi », le disque commence sur ces mots terribles, mais qui restent délicats et légers. Le chanteur évoque des situations tragiques avec une grande douceur, la disparition du vol MH370, un accident de voiture…
L’olibrius, que l’on connait bien dans le réseau chanson, adore les jeux de mots et ne peut s’empêcher d’en faire. Dans ce CD, ce sont plutôt des bons mots, les astuces verbales glissent en douceur, on s’en délecte sur une musique pop aérienne, merci Thomas de Fraguier pour les arrangements et Julien Carton au clavier. Il est beaucoup question d’avions bien sûr dans cet opus où tout se mêle, Papa tango et ses enfants attachés à sa main. Il y a du Souchon en lui, de la poésie tendre et un humour bien accroché.
On s’amuse aussi beaucoup à l’écoute des rimes en « o » dans Le facteur, frigo, piano, vélo, compo, dos, boulot, photo, pour conclure sur jeu de mot. Dans le titre suivant, Nairobi, voici les rimes en « i ». Les allusions au tennis sont omniprésentes Wimbledon, Roland-Garros, le Central de Melbourne, Federer, « du Parc des Princes au parc à huîtres. » Voilà donc un album bien enlevé, bien élevé, fait par le chanteur très gentil, si doué et qui ne se prend pas au sérieux. J’aurais bien aimé vous faire écouter Le Facteur, qui est le titre que je préfère sur ce disque, mais ne l’ayant trouvé, je vous soumets MH370.
Annie Claire 10.08.2019