Géraldine TORRES « La Vie sur les Os »
Tartina Kounini TK / L’autre distribution 11 titres
Après une dizaine d’années passées à chanter avec le groupe de filles Face à la Mer, Géraldine Torres sort un premier album solo très attendu.
Le public aime cette artiste au sang chaud et à l’énergie partageuse. Géraldine Torres a suivi La Mano Negra en tournée, elle a fait la première partie de La Rue Kétanou, Zoufris Maracas, Syrano, Karpatt, La Grande Sophie…
Sa voix fraîche et jeune a des inflexions émouvantes. Ses origines méridionales imprègnent ses notes d’une chaleur sensuelle. Sa poésie reste très féminine malgré les inspirations bréliennes ou leprestiennes.
Le Phare (du Cotentin) est une allusion claire à Leprest, et son charme irrésistible. Le rythme enlevé en est délicieusement anachronique. Les mots banquise, manche, deux ailes, sont autant de signes subliminaux tellement ils parlent d’Allain.
Parlons du titre Los Hermanos de Atahualpa Yupanqui que Géraldine chante avec autant d’attachement que Mercedes Sosa. Sur d’autres titres comme Viles Morales, le ton impétueux de la chanteuse nous fait tout de suite penser à l’engagée Flow, qui mêle également force, poésie et revendications sociales. Contestataire, Géraldine Torres l’est, et dans la douceur des sensibles cordes de la guitare de Yann Pompidou (La Moneda), c’est un doux amer que ces deux-là nous instillent avec subtilité.
Puis le Sequoia continue avec la tendresse et la nostalgie, ce french folk nous séduit bien aussi. Le ballet apporte des traits d’un violon bien tempéré sur des élans d’un texte que Brel ne renierait pas.
Tombée petite dans la marmite de la musique, comme le dit sa bio, Géraldine Torres passe du tango au slam, de la balade au rock, en ne nous perdant pas en cours de disque. Sa sincérité et son naturel sont des facteurs de séduction bien opérants. Voici un opus varié qui a bien des qualités d’écriture, de composition musicale et d’interprétation.
Annie Claire 06.06.2017