Katel, ouvre l’oeil !! Sur ces mots commence le titre emblématique de ce quatrième album de Katel, Rosechou. Il est bourré d’énergie. Katel aime dire qu’elle fait de la pop. De la pop oui, mais de la pop avec du sens et des jolis sons, de la pop distinguée en quelque sorte. Katel est une artiste entrée en résistance contre les stupidités sociétales, une femme libre qui prétend le revendiquer et surtout le rester. L’on sent bien que c’est un combat de toute une vie. Sous le label Fraca, bien sûr, dont j’ai parlé sur ce site ici, l’artiste réalise une musique aussi fraîche que riche.
Il y a beaucoup de douceur chez Katel, c’est une sorte de fluidité de sa personnalité qui fait passer ses passions et ses exigences. Cela se ressent dans sa musique toujours très ouvragée. Les émotions se méritent, se dégustent aussi. Katel dans cet album travaille sur la thématique du corps, le corps souffrant aussi bien que le corps social. Comme on l’a vu au travers de ses précédents disques, Karen (son prénom à la ville) est un être social, sociable même. Elle oeuvre en compagnie des autres, son acharnement n’est pas solitaire, il est solidaire. Elle a une équipe rapprochée féminine qu’elle fait entrer en scène sans jamais elle-même en prendre le leadership, j’aime cette approche par l’efficacité sans passage en force, sans hiérarchie.
Il faut être très à l’écoute des mots et des ambiances dans ce disque. Tout est signifiant, tout est important, les textes sont subtils, une juste dose d’humour sert à lier le tout. Si l’on décrypte l’intention, on se régale. Ainsi le choix de la reprise du morceau de Gainsbourg « Attends va t’en, mais ne pleure pas » que l’on a dans l’oreille avec la voix de France Gall, un titre pop raffinée comme je l’écrivais plus haut. Le disque sort le 30 avril, on s’en réjouit !!
Annie Claire 03.04.2021