La chanson à Montmartre

Promenons-nous dans le Paris de la Chanson

avec Jean Lapierre

Jean Lapierre    Photo ©annie claire

Jean Lapierre est un auteur chanteur sympathique qui organise des balades sur le thème de la chanson. Il a écrit un ouvrage chez Aumage Editions avec le soutien de la Sacem « La chanson de Paris ». Autant dire qu’il connait tout sur les lieux et l’histoire de la chanson, l’homme est incollable et ses promenades sont remplies d’anecdotes souriantes qui font revivre le passé. Il faut partir avec de bonnes chaussures et dans une forme olympique, car Jean Lapierre arpente les rues sans traîner, son récit est vivant et documenté. Il faut aussi prévoir du temps devant soi, car le temps passe vite en sa compagnie.

Photo ©annie claire

Photo ©annie claire

J’ai donc fait la promenade à Montmartre, car celle que j’avais faite avec lui à Saint-Germain des Prés m’avait totalement enthousiasmée cet été. Jean Lapierre nous donne rendez-vous devant le Moulin Rouge, et nous explique les lieux mythiques du bas Montmartre, Le Chat Noir, l’Elysée Montmartre, le Trianon, la Cigale, les Trois Baudets, le Divan du Monde.. j’en passe, mais lui pas, il les connait tous avec leur histoire.

Nous voilà partis cité Véron, au fond de l’impasse, nous grimpons un escalier pour apercevoir les fenêtres de Boris Vian, qui par le plus grand des hasards était le voisin de Jacques Prévert. Les questions fusent, les réponses ne se font pas attendre. On commence à être heureux d’être venus. Ce n’est qu’un début car Montmartre, ça grimpe, et nous voilà repartis à l’ascension de la rue Lepic. Petite escale devant le bar-tabac, qui ne fait plus bureau de tabac, mais qui fait un tabac grâce à Amélie Poulain.

Sur les traces d'Amélie Poulain Photo ©annie claire

Sur les traces d’Amélie Poulain Photo ©annie claire

 

Les commerces locaux sont hauts en couleurs, et bien achalandés, comme cette librairie, cette boucherie et cette épicerie. Malgré le modernisme, ce quartier a vraiment un air de province.

Photo ©annie claire

Photo ©annie claire

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Photo ©annie clair

Photo ©annie clair

Ne perdons pas un instant, Jean Lapierre nous raconte en détails maintenant l’histoire des éditions musicales Saravah qui s’est déroulée derrière  deux portes rouges, rue des Abbesses. Entre 1968 et 1978, Pierre Barouh a contribué à la notoriété de Brigitte Fontaine, Jacques Higelin, (grâce à la chanson « Cet enfant que je t’avais fait »), David Mac Neil et bien d’autres dont Jean-Roger Caussimon. Il va en être  beaucoup question dans cette balade, notamment au Lapin Agile.

Jean-Lapierre Photo ©annie claire

Jean-Lapierre
Photo ©annie claire

Et comme on emprunte un escalier pour aller sur la Butte, Jean Lapierre en profite pour nous raconter les chanteurs sur les marches du Sacré-Coeur, parmi lesquels un certain Michel Polnareff, qui était le fils du compositeur entre autres du Galérien, Léo Poll.

Photo ©annie claire

Photo ©annie claire

De marche en marches, nous voici devant l’immense maison de Dalida, au 11bis rue d’Orchampt. Il semblerait qu’elle ait été vendue,  mais beaucoup l’ont fréquentée, plus ou moins en catimini car ils appréciaient la belle et cultivée chanteuse : Pascal Sevran, Jean-Luc Lahaye, Bertrand Delanoë, François Mitterand. Un peu plus loin, la ville lui a fait dresser un buste en bronze que les passants et touristes viennent toucher. Un bel hommage sûrement très mérité.

Photo ©annie claire

Photo ©annie claire

Le Moulin de la Galette donne l’occasion à Jean Lapierre de nous raconter l’histoire des Moulins de la Butte, et de la fameuse galette (arrosée à l’origine de lait, je n’en crois pas mes oreilles). Il faut pour cela évoquer les champs, et les vignes qu’il y avait partout à la place des habitations actuelles. Les moulins perdent leurs ailes au fil des décennies, puis on les retrouve, déplacées sur d’autres bâtiments, la couleur locale est ainsi préservée.

Photo ©annie claire

Photo ©annie claire

 

Photo ©annie claire

Photo ©annie claire

Place Marcel Aymé, un autre bronze réalisé par Jean Marais, mais oui, un homme traverse le mur, c’est un hommage au Passe-Muraille, le livre de Marcel Aymé qui deviendra un film avec Bourvil.

Le Passe-Muraille de Jean Marais Photo ©annie claire

Le Passe-Muraille de Jean Marais Photo ©annie claire

Le Lapin Agile, c’est toute une histoire et une institution qui perdure. Rue des Saules, le lieu est sauvegardé en l’état. Il est chargé de souvenirs, Picasso, Mac Orlan, Nougaro… C’est là que naquit l’amitié de Léo Ferré avec Caussimon, autant d’anecdotes de grand intérêt qui nous sont contées, dans le froid dehors, car le lieu n’ouvre que tard. Il y a des artistes qui s’y produisent, on n’y mange pas, mais on y boit le l’eau de vie de cerise, nous dit Jean. On y chante les chansons de l’époque, sous la houlette de Vivi, Yves Mathieu, le fils d’ Yvonne Darle, et dans une seconde partie de soirée, des groupes actuels se produisent. L’ardoise dehors annonce un prix de place à 28 euros. Pour passer de longues heures en chanson dans un endroit historique, c’est raisonnable, et Jean Lapierre nous encourage à venir, au moins une fois pour l’ambiance.

Il ne faut pas s’attarder, la place du Tertre nous attend et la nuit tombe. Les peintres et portraitistes rangent leur chevalet et  boites de couleurs, direction la rue du Mont-Cenis. Gaston Couté a demeuré là et il a laissé des traces. Sa liberté de penser n’était pas souvent honorée. Heureusement que d’autres poètes l’ont célébré après sa disparition. Juste à côté, nous allons évoquer la célèbre coupeuse de cravates, Patachou. Son cabaret est devenu une galerie pour touristes, seule subsiste une plaque qui atteste de ces joyeuses années en cet endroit qu’elle a animé, mettant en scène Georges Brassens pour la première fois en 1952, Hugues Aufray, Charles Aznavour. La plaque dit que c’est là qu’Edith Piaf a chanté pour la dernière fois avant sa mort.

Photo ©annie claire

Photo ©annie claire

La descente s’amorce, par un escalier bien sûr, c’est celui de la rue Drevet. J’en profite pour signaler que dans les promenades de Jean Lapierre, il y a souvent une surprise. Là c’était la visite du Petit Théâtre du Bonheur qui se trouve entre les deux volées de marches. Cet endroit a été ouvert par Pascal Pistone et fonctionne actuellement sous forme associative. C’est Alex qui s’en occupe. C’est un lieu, petit, mais chaleureux, où bien des chanteurs ont leurs habitudes, dont Joël Favreau, l’accompagnateur très connu de Brassens.

La fresque ci-contre décore la cuisine. Elle a été réalisée, et réactualisée par une admiratrice du lieu et de la chanson. On y voit Juliette Gréco, Barbara, Edith Piaf…

Photo © Annie Claire

Photo © Annie Claire

Le site de Jean Lapierre, c’est ici :

http://jeanlapierre.wix.com/chanson

Le livre s’appelle La chanson de Paris chez Aumage Editions

http://www.aumage-editions.com/f/index.php?sp=liv&livre_id=22

Lisez-le, il est savoureux, bien documenté, et les nombreux index permettent de s’y retrouver facilement en donnant de précieux renseignements.

Il reste à partager un godet tous ensemble, histoire de se faire dédicacer le livre par Jean Lapierre et se réchauffer à ses côtés en le remerciant de sa bonne humeur partageuse.

Vivement la prochaine promenade en chansons à ses côtés.

 

Photo ©annie claire

Photo ©annie claire

 

Annie Claire 17.01.2016

 

 

 

 

 

 

 

 

3 réponses à “La chanson à Montmartre”

  1. Bonne année et bon vent l’ami Jean Lapierre, c’est toujours un bonheur de te lire et là avec une lecture de l’histoire de la belle époque de la chanson française, chapeau bas pour le troubadour curieux avec une mémoire d’acier.

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