Lise Cabaret Vivre à en crever

Lise Cabaret ©annie claire

Je viens de passer une heure à écouter Lise Cabaret ce jeudi à l’émission de Christian Milleret sur Fréquence Paris Plurielle « Entrez c’est Ouvert ». J’avais ressenti un énorme coup de coeur à la sortie du disque de Lise Cabaret « L’Ailleurs » et l’avais chroniqué dans le magazine FrancoFans. J’avais envie ce jour de lui consacrer un article car je trouve que l’on ne connait pas assez cette chanteuse très engagée, totalement enragée, dans la vie, dans l’écriture, dans la musique. Voici une artiste passionnée, fougueuse, qui mord dans les mots comme elle mord dans la vie, Vivre à en crever, écrit-elle. Ivre de passion, elle hurle à la vie. Elle tranche, elle arrache, les mots sont forts, les sentiments sont intenses, et après elle il va être difficile d’écouter les chanteuses de charme qui susurrent des textes pré-mâchés.

Il faut dire qu’elle est assistée dans ses élans musicaux par le musicien David Stygmate qui est très brillant à la guitare électrique et qui ajoute des fulgurances colorées à une composition de Lise en donnant à la musique une connotation rock-punk qui va si bien à l’artiste. J’ai connu Lise Cabaret en 2014. Avec sa casquette sur la tête, elle avait déjà cet aspect femme affranchie qui m’avait bien plu. Je l’ai suivie dans les différentes salles parisiennes où elle a chanté et je dois dire que cette fréquentation m’a apporté beaucoup de bonheur tant la jeune femme est sincère, ouverte et positive. Pour moi, elle a la maturité d’une Francesca Solleville qui chante avec conviction les textes forts des grands poètes. Je connais une autre Lise qui dégage sur scène cette puissance d’interprétation, c’est Lise Martin.

Les jeunes ne sont pas en reste et il semble que la veine d’écriture et d’expression de Lise Cabaret soit très féconde : Par cette fenêtre, je vois des gens qui se raccrochent à leur être... La rue pleure notre manque d’affection… Il y a l’alcoolique qui s’accroche à son verre, qui prône la rhétorique, qui a ses épaules par terre. Les textes sont incisifs dans leur simplicité frappante. Le choix des mots ne fait jamais formule, ni recette, il sonne vrai pour qui comprend le contexte. Allain Leprest avait aussi cette façon d’écrire avec des mots de tous les jours en leur conférant une dimension poétique, (Arrose les fleurs).

Souhaitons que Lise Cabaret garde cette rage de chanter la vie, la passion, le désespoir, parce qu’en cette artiste je ressens, en dehors du talent et de l’authenticité, la grande énergie qui anime sa liberté. Avec David Stygmate qui est un autre enragé de la musique, ils forment un duo musical très réveillé, et c’est exactement ce que j’apprécie dans cet univers musical parfois trop lisse et terne. On en écoute un titre ici.

Ecoutez cette voix rauque et chaude, attachante de Lise Cabaret dans cet extrait. On devient vite accroc à ce genre d’ivresse quand c’est Lise qui nous y invite. Je termine par ma chronique qui est parue dans FrancoFans N°72 et le lien vers son dernier clip.

Annie Claire 24.01.2018

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