Marjolaine Karlin, la rockeuse de toutes les facéties sort là un opus très attachant tant par son contenu bien original que par la sincérité que l’on perçoit tout au long de l’écoute. En français, anglais et même yiddish, la chanteuse délivre des expériences musicales, des contextes importants de ses racines, des bribes de son vécu, des explosions de sentiments et de couleurs sonores. Le tout semble très authentique et constitue comme un carnet de voyage dans le temps et dans l’espace. L’écriture ce cette chanteuse est totalement libre, les mots sont insolites et leur assemblage est réjouissant. Dans Madame la chanson, la voix de Marjolaine est empreinte de naïveté enfantine, acidulée à souhait au début, puis se teinte de gravité, au fur et à mesure que la profondeur des mots le suggère. Dans La Vérité le chuchotement du début se transforme en volcan de mots, jusqu’à ce que Rosemary Standley vienne sur le morceau prêter sa voix en renfort. Vraiment l’on jubile.
Tatoo Toota est, comme le dit Marjolaine Karlin elle-même, un « indie-folk-maloya ». C’est un doux assemblage de rythmes envoûtants et de paroles libérées et salutaires, prononcées d’une voix décidée et amusée. Le maloya est une musique de transe, Marjolaine a dû l’apprivoiser à La Réunion pour la faire sienne, elle l’a expérimentée et la partage avec ses musiciens Marc Lacaille à la basse, Pascal Laurière à la batterie et Mathias Penaud au clavier. Assurément cette artiste a un brin de folie qui nous régale, son chant est inspiré, par sa propre origine d’humaine bien incarnée dans un monde intemporel mais si réel dans sa bouche. Vous en voulez un morceau ?
Annie claire 23.08.2019