MicroCultures Records présente le cinquième album de NESLES au nom énigmatique, « Arsenic ». Ecoutons et essayons de comprendre ce que Florent Nesles veut nous dire. Déjà l’album est très doux et poétique. Les enveloppes musicales sont très présentes, évocatrices même parfois ensorcelantes. C’est Alain Cluzeau [Olivia Ruiz, Thiéfaine], comme pour Permafrost, le précédent album, qui a réalisé. La voix poudrée de Nesles nous offre une ode à la nature, les frondaisons, les bourgeons, les groseilles, le soleil, la canopée, les cyclamens et puis aussi la mer, les rochers, le varech.
La douce musique s’insère en nous, la volupté des mots nous enivre d’autant que sur Spleen, la voix suave d’Armelle Pioline se joint à celle de Florent pour renforcer l’harmonie créée. Sur Cyclamen, ce sont des voix d’enfants qui insinuent la subtile candeur du texte. J’aime le romantisme et la poésie de Nesles qui est très fin pour nous faire ressentir les atmosphères sans les décortiquer, qui utilise des références culturelles pour suggérer ses thèmes.
Sous cette quiétude de la béatitude en pleine nature surgit cependant en sourdine un tourment de fin du monde. Et si tout cela devait ne pas durer. Incendie nous prépare à un hypothétique chaos. Le néant fait son apparition. Le doute se fait place. « Es-tu là mon Pégase? » Le premier titre était annonciateur d’une fuite du réel. Une fois de plus Nesles reste dans le mystère de son toxique arsenic, afin que chacun puisse y mettre son propre poison, sulfure ou alcools comme ceux des poètes maudits.
L’album sort le 5 novembre 2021, j’en ai bien de la chance de l’avoir dans mon lecteur déjà. Je vous en conseille l’écoute vivement sur le net au fur et à mesure que les titres seront dévoilés.
Annie Claire 10.09.2021