Changement de genre cette fin de semaine pour parler d’un opus différent, un ovni bien intrigant, premier album de Paris Orly, autoproduit, « La réserve« . C’est sorti avec fracas le 1er novembre (jour de Toussaint), voilà, c’est plutôt dark au premier abord. La musique répétitive s’appuie sur des synthés et boites à rythmes vintage, laissant percevoir en arrière fond une voix fatiguée que l’on sent désabusée. C’est le propos de l’album, une recherche sur la perte de sens, la pandémie, le dérèglement climatique, l’uniformisation de la société, et tout l’ennui qui en résulte.
C’est assez intéressant la façon dont peu à peu la voix s’éclaircit pour décrire les processus d’abêtissement. Le titre Je suis unique chez Prisunic est plein de flashes de lucidité et d’éclats sonores annonciateurs d’une éventuelle révolte. Si le texte reste bien angoissant, la musique en rajoute à renfort de basses martelées. Va t’on s’en sortir, le disque n’a que huit morceaux, il va falloir faire vite pour nous rassurer. Voici le clip du premier titre Il va falloir déménager.
Et bien non, les synthés zèbrent l’atmosphère de barres obliques, inlassablement, désespérément. C’est le style désenchanté de l’ouvrage, ça va mal finir, « c’est comme ça, faut faire avec ». Que faire ? Et bien un petit disque pour expulser cette morosité, conjurer les éléments qui sont contraires, inexorablement.
Cet exercice de musique pop alternative a été (fort bien) réalisé par Bruno Morisetti au studio 113 de Cherbourg. Il y a indéniablement des trouvailles dans les textes. Vous en reprendrez bien un morceau, on s’y attache vous savez ! Finalement, Il est bizarre ce disque, mais ô combien percutant, je vous conseille d’y jeter une oreille.
Annie Claire
15.11.2024