Théko Paradjanova, une découverte de Juliette

Entretien avec Théko Paradjanova paru dans FrancoFans n°61 dans les coups de coeur de la chanteuse Juliette.

theko

THéKO  L’OUVERTURE  ET  L’AVENTURE

Théko Paradjanova est une jeune artiste originaire du Caucase. La jeune Théa fait de longues études, puis, elle décide de consacrer sa vie à la musique sous le nom de Théko. Elle a une voix douce et claire d’une belle justesse. Son chant est délicat et sensible. Elle véhicule une dense humanité avec ses sonorités recherchées. Sa voix est bien modulée, sa guitare n’est pas en reste. On apprécie un sens du rythme et un goût pour les inflexions chromatiques.

L’ouverture vers des musiques d’ailleurs.

Annie Claire – L’on dit de toi que tu pulvérises la barrière des langues, tu chantes en français, russe, portugais, espagnol, turc, arabe, italien et géorgien, tu parles toutes ces langues?

Théko Paradjanova – En fait je parle le français, le russe, l’anglais et le géorgien qui est ma langue maternelle. Et puis, quand j’ai des coups de foudre pour des chansons, j’apprends les paroles, et je fais ma propre version. Ca me ravit complètement de faire cela, ça me fait communiquer avec la culture de la chanson, et le public que je réussis à toucher. Par exemple, quand j’étais au Brésil, j’ai chanté mes propres chansons, parmi des reprises en brésilien que j’adorais, ce qui m’a permis de communier avec les gens de l’autre bout du monde.

Annie Claire – J’ai lu aussi que tu avais étudié la musique arabe.

Théko – J’aime énormément la musique arabe. C’est une passion depuis deux ans. J’en écoute beaucoup. J’avais même repris quelques chansons des chanteuses libanaises Faïrouz et Asmahan, également des chansons arabo-andalouses. En fait ce sont des sonorités qui me sont très proches, qui me touchent et m’inspirent.

Annie Claire – J’ai écouté en effet des chansons que tu donnes de cette inspiration, et j’ai trouvé que tu les transmets avec beaucoup de légèreté et d’aisance, alors que la musique arabe, c’est très complexe.

Théko – Oui, je me souviens que pendant la master-classe à l’académie musicale de Villecroze en 2014, j’avais chanté une chanson de Faïrouz que Juliette avait beaucoup aimée.

Annie Claire – Peux-tu raconter cette expérience avec Juliette?

Théko – Quand je me suis présentée le premier jour, Juliette m’a tout de suite dit: « c’est toi la chanson avec le bus? » Elle avait déjà aimé. Le lendemain, j’écrivais la chanson Gambetta, que tout le monde a vite fredonné. Pendant ces ateliers d’écriture, de composition, et d’interprétation, je me suis concentrée sur la création. Nous pouvions avoir des échanges privés avec les personnes de l’accompagnement comme Juliette, Bruno Fontaine, pianiste. J’étais la seule à ne pas être d’origine française. La rencontre avec Juliette a été très importante. Comme elle a bien apprécié ce que je fais, ça m’a boostée pour aller vers la création de chansons en français. En fait elle m’a encouragée à explorer davantage de côté décalé et fantaisiste de mon univers poétique.

Annie Claire – Comment as-tu perçu le personnage de Juliette?

Théko – Elle est extrêmement sympa, très drôle, authentique et bienveillante. Comme c’est quelqu’un de très ouvert, on est très à l’aise avec elle. Elle est aussi très douée et pleine d’imagination.
Il y a une chose qui me fascine chez elle, c’est sa façon d’échanger avec le public, tout à fait naturelle, avec sa forte personnalité et son grand talent. Je suis très honorée qu’elle me choisisse ici.

L’aventure guitare sur le dos.

Annie Claire – Théko, j’ai été surprise par ta guitare déjà en concert. Parle m’en.

Théko – C’est une guitare électro-acoustique trois quarts. En fait elle est légère, donc pratique lorsque l’on voyage. J’en ai une autre de taille normale, mais le plus souvent, je joue sur cette petite noire. Je joue aussi du ukulélé, et des percussions à main.

Annie Claire – Tu aimes beaucoup jouer avec les autres.

Théko – Oui, Je suis très ouverte aux opportunités d’enrichir ma musique. Quand je voyage, à Berlin j’ai rencontré un musicien turc que j’ai croisé à Paris une fois. A Londres j’ai rencontré un percussionniste espagnol, et puis aussi un joueur de tabla indien. Quand je suis allée à Londres, nous avons joué ensemble, avec bonheur. A Lisbonne j’ai rencontré un contrebassiste qui était plutôt jazz, Francesco Valente, au Brésil un super guitariste, et une joueuse de triangle qui est la clef de plein de musiques traditionnelles. A Paris, quand il y a des musiciens qui sont présents quand je joue, j’aime bien faire des morceaux avec eux, comme Dominique Pozzetto que tu connais, qui joue de la scie musicale.
J’aime bien évoluer dans des milieux musicaux qui sont loin du mien. Un jour je me suis retrouvée avec des rappeurs cubains, au Silencio à Paris. Il m’est arrivé de me retrouver au milieu de musique arabe pour chanter mes chansons, j’aime ces occasions de m’imprégner de musique d’ailleurs.

Annie Claire – Tu te consacres pleinement à ta vie de musicienne.

Théko – Oui, je fais du travail sur moi, ma musique, ma voix, et ce que je peux offrir quand je suis devant le public. Ce qui me rend particulièrement heureuse, c’est quand les gens à la fin des concerts viennent vers moi pour, littéralement me faire des câlins, je n’exagère pas, pour m’embrasser. Rien que ça, je considère que c’est fabuleux. Et puis il y a aussi la magie de la création, le fait que l’on soit capable de construire une chanson, pendant des moments de grâce, qui se poursuivent parfois pendant l’interprétation.

Théko a assuré deux concerts importants à Tbilissi en septembre.
Un disque est en préparation, il faudra attendre l’été 2017 pour en prendre connaissance, on est très impatient de connaître les nouvelles chansons de cette artiste originale.
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