Eskelina grande gagnante du Prix Georges Moustaki 2016

Finale du Prix Georges Moustaki 2016

Le Prix Georges Moustaki a été fondé par Matthias Vincenot et Thierry Cadet. Il récompense un album de cinq titres minimum, auto-produit, sorti l’année précédent le jour de la finale qui se passe traditionnellement en début d’année. L’album doit être en langue française, sans distinction de style musical, indépendant, c’est à dire en dehors des majors et maisons de disque. Cette année, les organisateurs ont reçu près de deux cents candidatures.

Le Jury, dont j’ai l’honneur de faire partie depuis plusieurs années, est composé d’une quarantaine de personnes issues du monde de la chanson francophone, médias presse et web, radios, télévisions, ainsi que des structures de diffusion, salles de concerts, festivals. Le président du Jury cette année est le chanteur Kent. Le Parrain de la sixième édition, cette année, est Oldelaf. Le Jury se réunit autant de fois que nécessaire pour retenir vingt deux candidatures qui seront les demi-finalistes.

A l’issue d’une réunion plénière, le Jury décide ensuite de ne retenir que sept finalistes par année, liste sur laquelle le public sera invité à voter par internet également. Le résultat de ce vote s’ajoutera à part égale à celui récolté le jour de la finale par le public dans la salle, pour constituer le Prix du Public.

Lors de la finale, chaque groupe se produit sur scène pour deux titres. A l’issue de la présentation, le Jury délibère à huis clos et à vote secret pour définir le prix du Jury. La finale se déroule dans l’amphithéâtre de la Sorbonne Nouvelle, Paris Malesherbes.

Voici les vingt-deux demi-finalistes de cette année, par ordre alphabétique :
Anastasia, Bazar et Bémols, Margot Cavalier, Vanina Di Franco, Pauline Drand, Eskelina, Alain Gibert, Hi Cowboy, Orso Jesenska, Pierre Lebelâge, Lizzie, Mazarin, Mèche, Sarah Mikowski, Missonne, Johnny Montreuil, François Puyalto, Urbain Rinaldo, Sangue, Sollex, Valentin Vander et Zo.
La soirée de finale au Centre Sorbonne Nouvelle.

Comme les sept finalistes sont passés sur la scène par ordre alphabétique, il ne faisait pas bon s’appeler Zo, mais c’est une remarque que je ne fais qu’a posteriori. La soirée était présentée par Yvan Cujious, qui est chanteur et homme de radio. Sa structure Sud-Radio est partenaire du Prix Moustaki.

Les groupes finalistes sont : Anastatia , Pauline Drand , Eskelina , Hi Cowboy , Orso Jesenska , François Puyalto , Zo.

Yvan Cujious a reçu les finalistes avec beaucoup de gentillesse. C’est un homme de goût dont la finesse de l’humour est très appréciée. L’organisation de la soirée était exemplaire et l’intérêt de la soirée a été soutenu par un déroulé très varié, qui a permis aux partenaires du Prix Moustaki de venir discuter avec les artistes sur la scène.

C’est Anastasia qui a commencé, imposant des rythmes forts issus du jazz comme les femmes savent en faire. Sa voix est réellement habitée, telle Billie Holiday, si j’ose la comparaison.

Puis Pauline Drand est venue sur scène, plus placide avec sa guitare, dont le jeu se fait tout de suite remarquer. Laurent Brifo la rejoint sur le second titre : Vivre au dessus du corps. Sa voix a de belles résonances.

Lorsqu’Eskelina a commencé à chanter ensuite, il y en a plus d’un dans la salle qui s’est douté qu’elle allait remporter bien des suffrages. Eskelina joue l’étrangeté avec un naturel désarmant. Ses textes sont forts : Nos désirs font désordre. Je suis affreusement amoureuse de toi. Avec Nolwenn Leizour et Christophe Bastien, ils ont enchanté l’amphithéâtre.

Hi Cowboy a séduit le public avec Pour qui pleurent les filles. Son style far west est très élaboré, ceinturon blanc, bottes à talons aiguilles, jean moulant et chemises sur-brodée de cow boy bien entendu. Ses morceaux sont plutôt longs, le second s’appelle Cheval, et la prestation est assez perchée.

Orso Jesenska est plus classique dans sa présentation. Le poète est doux avec ses cheveux bouclés, il fait très pâtre grec, donc tout à fait à sa place dans une finale Moustaki. Un très brillant saxo soprano donne des couleurs intéressantes à ses chansons, d’une facture très traditionnelle.

François Puyalto n’est pas un inconnu dans le monde de la chanson. Il accompagne de sa basse des chanteurs que nous aimons. Dans ce projet chanson, il dialogue bien avec son instrument La peur c’est rassurant, Tu l’as tu l’as plus. L’amour des gens et leur grimace. Sa présence sur scène est impressionnante.

Zo, c’est Julien Belliard chanteur et aussi un groupe de cinq musiciens, dont une jeune artiste au clavier Louise Briand. La musique est joyeuse Comme sur des chevaux, on se laisse emporter, c’est léger et fort bien fait. Cela va t-il convaincre la salle et le jury pour cette soirée de finale ?
A la fin de la présentation, Oldelaf a chanté deux de ses titres, et Liz Van Deuq, la gagnante de la précédente édition est venue sur scène pour témoigner de l’ouverture que le prix lui avait conférée. Son sourire et sa bonne humeur étaient communicatifs.

Le Palmarès pour cette édition est le suivant :

– Prix du Jury (1 000 euros) : Eskelina
– Prix du Public (700 euros) : Eskelina
– Sélection Catalyse (1 000 euros) : HI COWBOY
– Sélection Festival DécOUVRIR de Concèze (programmation) : Pauline Drand
– Sélection Forum Léo Ferré (programmation) : Eskelina (et Orso Jesenskaen première partie)
– Sélection LaBO CoACH En ScENE : Eskelina
– Sélection Hexagone (interview + live session) : Orso Jesenska
– Sélection Agence multimediaxe (trois mois de promo Web) : Eskelina
– Sélection Magazine FrancoFans (mise en avant) : Pauline Drand
– Sélection L’Étudiant autonome (mise en avant) : Orso Jesenska
– SUD RADIO offre à chaque finaliste le mp3 mixé d’un de ses titres live
Eskelina sort grande gagnante de cette saison, les compétiteurs étaient de qualité et le public n’a pas boudé son plaisir.

 

Annie Claire 06.03.2016