Jean-Jacques DEBOUT « La couleur des fantômes » Talent Editions

 

Photo du net D.R.

Plaisir de lire, de s’instruire et se distraire, plaisir d’offrir ce plaisir à ceux que l’on aime. Voici donc que je termine la lecture de cet intéressant livre de l’ami Jean-Jacques Debout, « La couleur des fantômes » 325 pages chez Talent Editions avec quatre doubles pages de photos inédites. Je me suis régalée de bout en bout, tant l’auteur est gentil, bon camarade, compatissant, reconnaissant, maintenant l’on dit volontiers bienveillant, et le mot se vide de sens peu à peu. C’est un bonheur d’entendre parler de personnes que l’on connaît bien dans la sphère de la chanson française avec intelligence, pertinence et humour. Jean-Jacques Debout est sympathique, c’est un éternel gamin émerveillé par les autres, qui a son avis sur tout mais ne juge pas, c’est si reposant !! La mémoire ne lui fait pas défaut, wikipédia, impitoyable, révèle ses 82 ans, mais nous le voyons toujours comme sur la photo de couverture du livre, un jeune homme libre et débrouillard, travailleur, d’humeur égale comme il est dans la vie certainement, son sourire perceptible à la lecture nous apaise.

Il en a connu du monde, Jean-Jacques Debout, depuis qu’il a été engagé comme garçon de courses aux éditions Raoul Breton par Patachou, secrétaire de l’époque. Il a tout appris sur le tas, comme on disait avant, sur le terrain comme on dit de nos jours. Il a l’esprit très ouvert et voit toujours le joli côté des situations, c’est sa forme d’esprit et son tempérament. Ainsi il raconte des belles histoires sur ses rencontres marquantes, lui qui cultivait le sens de l’amitié et de la fidélité. Jean-Jacques Debout a sincèrement aimé Johnny, Belmondo, Bardot, Brel, Barbara… et quand il n’aimait pas vraiment, il ne raconte aucun élément négatif sur ces personnes. On apprend beaucoup sur la période « yé-yé » et post « yé-yé », les lieux que les artistes fréquentaient à l’époque, les restaurants et les boîtes où ils perdaient leurs heures de sommeil. Il en a fait des virées, le jeune Jean-Jacques avec Johnny, Gainsbourg et même Jacques Mesrine qui était son pote de collège lors de sa scolarité chez les Oratoriens. Toujours prêt à rendre service, Jean-Jacques avait une faculté d’adaptation qui lui a ouvert bien des portes.

Photo du net D.R.

On le connait comme compositeur, musicien, auteur, interprète et puis aussi concepteur et metteur en scène pour des pièces musicales, comme il en a créé en nombre pour les Carpentier à la télévision, sans parler des spectacles de Chantal Goya, son épouse depuis 1966. Sa voix est inimitable, avec un joli grain de douceur, son regard est droit et intelligent. On a pu l’écouter au Phonomuseum le 3 octobre dernier pour un hommage à Mouloudji initié par Cris Carol. Il y a chanté « Comme un p’tit coquelicot« , écoutez !! Dans le livre, l’auteur ne respecte pas l’ordre chronologique forcément, il a son fil conducteur qui est très vivant et bondissant. Quel bonheur de l’entendre parler de Pia Moustaki, la fille de Georges, qui dit-il a hérité du charme de son père. Bref je conseille la lecture de cet ouvrage qui donne le sourire d’un bout à l’autre et qui honore un auteur qui reconnait toujours la place des autres. De plus, ce qu’il écrit révèle que l’homme n’était absolument pas matérialiste et c’est devenu très rare, profitons-en.

Annie Claire

17.12.2022

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