MARCIA HIGELIN « Prince de plomb »

Marcia Higelin ©annie claire

 

J’attendais d’avoir vu sur scène Marcia Higelin avant d’écrire sur son EP « Prince de plomb ». L’occasion m’en a été offerte par la FédéChanson et son Festival « Avec la langue » qui a proposé à une assemblée de professionnels européens et canadiens réunis au Pan Piper. Hier même, je voyais Marcia Higelin, en piano/voix, et pas n’importe quel piano, celui de Luca Raharitianasoa, qui respecte le mystère de l’écriture de Marcia, en ajoutant une atmosphère d’élégance et de classisme dans le concert. La voix de la chanteuse se détache habilement dans ce cocon musical classieux, le tout est harmonieux et évident.

La chanteuse est très attendue, c’est normal, de la famille Higelin, on aime beaucoup les artistes. Elle est la fille d’Arthur H.  Marcia est grande et belle et blonde. Elle a une jolie fossette sur la joue gauche. Sa présence sur scène est impressionnante, non qu’elle soit assurée ou insolente, l’on ressent à l’inverse qu’elle ne cache pas sa vulnérabilité, elle la chante même, sans provocation, avec un professionnalisme méritoire compte tenu de ses jeunes années. Bref j’ai aimé ce qu’elle dégage, une forme de simplicité voire de candeur. ce n’est pas facile de s’appeler Higelin et d’arriver après Jacques ou Arthur ou Izïa.

Marcia ©annie claire

Ce qui m’avait arrêtée à l’écoute du disque m’est apparu comme évident sur scène. La chanteuse chante, certes, oui mais elle vit les émotions de ses textes, elle les incarne, passant de la sérénité à la fougue avec souplesse. Ses transports amoureux sont traduits par une superbe voix qui prend une ampleur considérable au fur et à mesure que la fièvre monte. Ses performances vocales se font remarquer alors en fin de chaque chanson, et l’auditeur est aux aguets.

Marcia ©annie claire

Jazz musical ou musique soul, peu importe l’étiquette que l’on appose sur son style, toujours est-il que Marcia est une chanteuse bien originale qui sait émouvoir par le côté organique de son chant, sa voix, son corps, sa gestuelle. Revenons au « Prince de plomb« . Le disque est enregistré avec des cordes, des percussions…, le piano reste essentiel. Je suis excessive souvent […] pour être dans tes bras je ferai n’importe quoi / Contre tes lèvres je deviens immortelle / J’ai beau mourir ce n’est un problème. La chanteuse exulte dans la souffrance d’une rupture douloureuse, au travers de  mélopées et d’envolées lumineuses que l’on sent incontrôlables. La peine se fait belle quand elle s’exprime au grand jour. L’expérience va se révéler salvatrice, tant l’exercice est réalisé avec talent et authenticité. Seulement si vous aimez les clips, je propose le titre éponyme du CD, sinon, courrez à la rencontre de cette artiste sur scène, vous ne serez pas déçus.

Annie Claire

17.11.2022

 

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