François Staal « (avant) La Brûlure »

François Staal ©Serge Bailly

Samedi 11 Octobre, le Pan Piper à Paris a vécu une soirée torride de rock poétique avec François Staal et ses musiciens pour la sortie de l’album « (avant) La Brûlure ». C’est le huitième disque de ce compositeur chanteur inspiré, et c’est le premier d’une trilogie annoncée. Réjouissons-nous, il y aura trois volets autour de la grande blessure des humains et de leur civilisation paroxystique.

François Staal ©annie claire

La première partie de soirée, où le poète chanteur est apparu en long manteau étincelant, était réservée à des titres des albums précédents. Les fans dans la salle, et Dieu sait qu’il n’en manquait pas, se sont régalés des morceaux importants de la discographie du grand Staal. En effet, si ses titres sont tous emprunts de majesté et de profondeur, c’est sur scène que l’artiste donne le maximum pour son public, dans un acte de totale générosité, et en parfaite symbiose avec ses musiciens. Chanter, rocker, c’est un métier, et François Staal le pratique depuis bien longtemps avec toujours autant de ferveur et de proximité avec la salle.

Je parle volontiers de cet artiste ouvert et talentueux, j’ai chroniqué ses disques dans la presse papier et ici dans Mandolino. François Staal fait preuve d’une belle sensibilité, je dirais même sensualité, surtout quand il chante avec Demi Mondaine Les amants du Red Roses. Ecoutez cette jolie mélopée qui exprime le lyrisme de l’intimité.

François Staal, Raphaël Dausse ©annie claire

Il faut dire que François Staal est spécialement inspiré pour cette trilogie, il a écrit les textes, composé les musiques, les arrangements, présidé à la réalisation, avec l’appui de son fidèle assistant instrumentiste Raphaël Dausse. Sur scène Raphaël joue des guitares, basse et électrique, André Margail [Higelin, Fontaine, Birkin…] lui donne la réplique avec les siennes, tandis que défilent sur écran géant derrière les artistes, des séquences de l’enregistrement en temps réel et parfaite synchronicité avec le déroulement du spectacle.

François Staal André Margail ©annie claire

C’est hypnotique pour le public déjà sous le charme des textes tour à tour angoissants et extatiques. Tout au long de ces onze portraits d’humains englués dans une société en déliquescence, François Staal essaie de trouver des onces d’espoir ici ou là, dans la richesse des rapports humains, la beauté de la nature, ou encore le chemin de chacun vers le sens de la vie, dure quête qui nous tient tous en haleine, la vie durant.

Bien sûr, c’est sa marque de fabrique revendiquée, la poésie de François Staal doit beaucoup à Bashung, la musique aussi avec ses guitares saturées. Son écriture est également émaillée de trouvailles imagées. Dans cette séquence de situations émotionnelles chantées, où le chanteur nous invite à une prise de conscience urgente et nécessaire, l’auditeur vibre avec la musique, il participe de cette apocalypse annoncée.

Sur Les accords interdits, François Staal a invité Melissmel qui sait si bien elle aussi transmettre les intensités émotionnelles. Le concert fut fort et beau, les artistes ont été rappelés plusieurs fois, terminant sur l’Humaine beauté, pour un dernier acte noble et généreux. ne manquez sous aucun prétexte un concert de François Staal, vous pourriez en sortir grandi.

Annie Claire

13.10.2025

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