C’est une édition toute renouvelée qu’il nous a été donné de vivre cette année à Barjac. Le festival s’appelle désormais « Barjac m’en chante ». Sous la nouvelle direction artistique de Jean-Claude Barens, la programmation a pris un ton un peu différent.
Davantage d’événements et moins de discours
Plus de discours de présentation chaque soir sur la scène du château, pas plus qu’au chapiteau, place tout de suite à la musique et à la chanson.
Autre changement notoire, les apéros de midi en musique ont lieu à 13h16 ont lieu chaque jour au pied de la fontaine, sous les platanes devant l’Office de Tourisme, ils sont baptisés « Les Z’apéros de midi Cèze ». Plus grand espace plus ombragé permettant de se retrouver, boire un verre, écouter des chansons avant d’aller se restaurer.
Un nouveau lieu a vu le jour, la Basse-Cour, dans la cour de l’école publique. Avec des horaires de début d’après-midi, ce créneau est plus particulièrement destiné au jeune public, mais pas seulement.
Baisse sensible de la moyenne d’âge du public
Mais oui, le public de Barjac change, c’est possible.
Certains « Ayatollahs » de la chanson ne sont pas venus découvrir la nouvelle formule. En revanche de nouveaux festivaliers ont été tentés par la nouveauté.
Bondissant sur l’occasion de voir leurs potes ou le public de Ben Mazué, Liz Van Deuq, Délinquante, Fabien Boeuf, Valérian Renault, des djeun’s ont décidé de hanter les lieux de concert. La scène ouverte du soir tard au chapiteau, animée cette année par le Centre de la Chanson, a trouvé un regain d’affluence.
Nouveaux intervenants pour des rencontres matinales
Les rencontres du matin, baptisées « Rencontres de 11h11 » sont désormais animées par des journalistes qui reçoivent des artistes passés la veille sur scène. On y a vu opérer la très célèbre Hélène Hazera de France Culture, Isabelle Jouve de La Marseillaise et Michel Kemper. Tout le monde, même le public peut s’exprimer, c’est une vraie tribune.
Madame la pluie en invitée surprise
Voilà en revanche qui ne change pas. Cette année le premier soir de concert dans la cour du château a été perturbé, obligeant Michèle Bernard à jouer à l’intérieur. Maudites précipitations, en fait c’est un comble de les redouter dans un pays comme la Provence qui souffre tant de la sécheresse.
Le dernier jour du festival, la pluie avait été annoncée, si bien que des positions de repli ont été mises en oeuvre, les concerts ont changé de lieu.
Hop là! comme aurait dit Barbara
Tout de force, cas de force majeure : les artistes programmés au château se sont retrouvés sous le chapiteau, il y en a qui ont bien rigolé, regrettant jusque là de ne pas avoir été programmés au château.
A propos de Barbara, quelle chance de pouvoir l’entendre dans la cour du château pendant l’installation sur les gradins. Cependant un peu de recueillement aurait été bienvenu.
Les permutations de lieux donc n’ont pas perturbé la bonne humeur d’Eskelina qui a été formidable dans sa prestation et a reçu un accueil des plus chaleureux. C’était moins évident pour un groupe aussi nombreux que Debout sur le Zinc qui a souffert d’un espace plus restreint (son public aussi d’ailleurs).
Contrecoup de ce déplacement, la soirée finale de clôture a eu lieu dans la salle du château, animée par Les Grandes Bouches. Notre bouche à nous a été soignée avec des denrées roboratives, la réception traditionnelle s’est déroulée au sec, avec mult fromages, charcuteries, pâtisseries, fruits et boissons diverses. Une bien belle réception.
Ce qui ne change pas non plus, c’est l’accès à internet
Barjac n’est toujours pas Paris, et il ne faut pas espérer avec une liaison sûre et stable dans ce village, fort attrayant par ailleurs. Le mois d’Août voit arriver beaucoup de festivaliers et estivants, les installations sont très sollicitées et de ce fait les accès sont incertains. Même dans un hébergement hôtelier de bon standing, l’accès à internet n’est pas garanti. Personnellement je cours beaucoup pour cette raison dans la plupart des festivals, en France et ailleurs, je dois le dire. Ne râlons pas, le soleil, la chaleur et la beauté des lieux compense ce désagrément.
Et la chanson? me direz-vous!
La chanson va bien, la musique aussi. On a même vu des scènes de grande qualité. Certaines de facture classique, comme celles de Romain Didier ou Michèle Bernard, d’autres plus innovantes comme celles de Ben Mazué ou Liz Van Deuq.
Entre les deux on a apprécié comme il se doit Philippe Guillard, intéressant chanteur passionné.
On a revu avec plaisir Agnès Bihl, Danny Buckton, Debout sur le Zinc, Wally et Vincent Roca, Valérian Renault, entre autres. Je parle pour moi car je vois pendant l’année des concerts à peu près tous les soirs. La plupart des concerts que j’ai vus à Barjac font l’objet d’un article à part, sur ma page Facebook ou ici, et dans le presse papier où j’écris.
Annie Claire 08.08.2016