ALEXIS HK « Comme un ours »

Alexis HK ©annie claire

Tout semble sombre dans le propos de cet album, le visuel, le ton, le titre surtout. Alexis HK qui n’avait pas produit d’album depuis quelques cinq années, revient au front avec « Comme un ours » où l’on s’attend à déguster son humeur désabusée de solitaire misanthrope. Cela lui ressemblerait mal à l’évidence, tant l’homme est doux et tendre avec ses congénères. Quand l’on croise l’artiste au détour d’un lieu de concert, il est souriant et abordable, voilà mon approche première et mon avis de journaliste femme.

Or, l’écoute des douze titres du disque procure un sentiment de paix retrouvée. C’est tout d’abord la voix du chanteur, mise en avant tout au long, qui contribue à nous rasséréner. Elle est pénétrante, la diction est parfaite, le phrasé est régulier. Au delà de cette atmosphère de sérénité se dégagent rapidement des cousinages. Brassens en tout premier, mais cela est normal car l’on sait qu’Alexis vient de lui consacrer un spectacle. Et puis Leprest nous arrive à l’esprit, avec son obsession de solitude et d’isolement, sa poésie des choses simples et son écriture si précise. Je n’ai pas pu m’empêcher de penser également à Pierre Perret, pas seulement à propos du titre « La fille à Pierrot », mais pour une certaine trivialité (dans le sens positif du terme) dans la description des événements de la vie.

Voilà, Alexis HK, de plus, adopte la narration imagée, et c’est alors que se dessine une certaine autodérision qui est succulente : mon désarroi acidulé ou encore le désespoir sucré. C’est en effet un doux mélange d’inquiétude, de doute, de nostalgie avec un romantisme teinté de mansuétude à l’ancienne, histoire de ne pas parler du mot galvaudé de bienveillance. Faire rimer « ecchymoses » avec « roses » est une manifestation de ce désir de poétiser les égratignures de la vie. Quand Alexis chante Marianne s’est mise à pleurer, c’est pareil, la langueur de la musique nous y avait emmenés et l’on n’est pas affecté. Sur le titre « Le cerisier », il y a tant de velours dans la musique et le ton que, malgré l’évocation de la guerre, il est impossible de broyer du noir.

Alexis HK a réussi à faire [avec Sébastien Collinet à la réalisation] de ce cinquième album un opus homogène, original et qui lui ressemble. C’est une ode à l’existence humaine qu’il offre là, dans toute sa nudité, sans fard. Le clip officiel de l’album est sorti, bien que je ne sois pas fanatique des clips et autres scopitones, celui-ci est très agréable à regarder, il met en scène Alexis HK dédoublé en Benoît Dorémus et Zaza Fournier, c’est ici.

Il va y avoir du monde pour la fête prévue le 22 novembre 2018 au Trianon pour la sortie d’album !

Annie Claire 30.08.2018

 

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