FESTIVAL GRANGE
Second Week-End en chansons et en Champagne Briarde.
Autre semaine, autres lieux. Le festival Grange investit la ville de Sézanne avec sa magnifique salle du Prétoire, chaque année, pour un concert avec deux groupes en co-plateau.
Cette année nous avons applaudi Jeph accompagné de Philippe Servain.
Cette collaboration est nouvelle pour Jeph, l’accompagnateur historique de Philippe Léotard donne aux nouveaux titres de Jean-Philippe Vauthier une nouvelle dimension.
Puis nous nous sommes régalés du spectacle d’humour et de chansons de Wally et Vincent Roca.
L’on connait bien ces deux personnages pleins d’humour et de répartie, mais leur programme commun, Roca-Wally, les festivaliers ne le connaissaient pas encore. C’est un festival d’espiègleries, de jeux de mots de haute voltige, de rivalités dans les défis loufoques, bref un régal de rebondissements parfaitement maîtrisés.
Comme ces deux énergumènes nous ont vendu leur livre du spectacle à la sortie, on a bien constaté que tout était écrit et qu’ils n’improvisaient pas du tout, contrairement à ce que l’on aurait pu croire. Evidemment comme tout le monde était hilare en sortant, tous les livres sont partis, et il y a fort à parier que leurs blagues vont se répéter dans les chaumières champenoises.
Samedi à Saint-Cyr sous Morin
Très très beau temps, le samedi pour la conférence musicale emmenée par Pierre Poma à Saint-Cyr-sous-Morin sur les traces des grands de la poésie et de la chanson, Pierre Mac Orlan, Jacques Canetti, Jean-Pierre Chabrol… ainsi que leurs visiteurs et amis illustres, parmi les plus connus, Brassens, Vian, Mouloudji, Amstrong, Higelin.
Jean Dubois a ponctué chaque partie du récit par des chansons de circonstance, et nous a fait un récital spécial lorsque nous nous sommes installés en terrasse au café de Saint-Cyr, pour figurer les occupants célèbres de l’époque Canetti. En effet, le café existe toujours, la dame qui le tenait à la belle époque était parmi nous, ravie d’entendre de nouveau de la belle chanson.
La soirée s’est poursuivie à la Ferme du Domaine à Sablonnière. Le Festival Grange, traditionnellement y présente de jeunes espoirs de la chanson, des artistes qui ont fait preuve d’une ascension prometteuse déjà dans les salles.
Jean Dubois a proposé en lever de rideau ses propres chansons, qui sont très fortes et qu’il donne avec profondeur et concentration en s’accompagnant à la guitare.
C’est Zoé Malouvet qui a pris le relais, installant son univers. La jeune chanteuse distille la déconvenue amoureuse avec malice. Ses textes sont assez sombres au premier abord, mais ne nous fions pas, elle nous avoue dans une chanson finale qu’elle a tué sa psy, et l’on comprend le côté autodérision de l’artiste. A noter en rappel une chanson magnifique de Michel Bülher : « Deux qui s’aiment ».
Le hasard a voulu que ce soit une autre Zoé qui chante aussi ce soir là : Zoé Simpson. Cette artiste chante les femmes, et ses chansons sont des prénoms de femme. Ces prénoms sont comme une litanie : Sarah, Camille, Nora, Anna, Lise, Sheila, Brigitte, Ophélie, Laura, Michelle, Nastassja, Lili, Maria, Pénélope, Kayla, Iphigénie, des prénoms venus de partout et de toutes les époques.
Assistée de deux brillants musiciens, Arno Affolter et Malcolm Crespin, la belle Zoé évolue sur scène en propageant progressivement l’émotion avec ses textes évocateurs et des musiques élaborées signées Malcom Crespin.
Traditionnellement, le dernier dimanche du Festival Grange se déroule à la Grange des Roises. C’est une partie de campagne, un déjeuner sur l’herbe qui était cette année précédé du vernissage de Yannick Jacquier. Ses peintures ont eu beaucoup de succès, et
l’on a multiplié les occasions de boire ensemble… du champagne.
Le premier concert était celui de Paulette Wright, accompagnée de la harpiste Mila Marina qui est une artiste champenoise. La grange était pleine, et l’écoute extrêmement intense pour ces deux femmes artistes.
Geneviève Morissette est arrivée en seconde partie pour secouer tout ce classicisme recueilli. Elle a hurlé sa joie de vivre, comme le font parfois les québécois débridés et inspirés. On se souvient d’une certaine Diane Dufresne. Notre Geneviève Morissette, totalement adoptée par les parisiens, et de date récente, par les habitants de Château-Thierry, a donné ses chansons volcaniques, mais pas seulement, s’accompagnant au piano. Je souligne ici que le piano du Festival Grange est aussi imposant que bien sonnant. Il nous a ravi les oreilles depuis le début du Festival.
Revenons à notre Geneviève qui n’a de cesse de célébrer les villes et les personnes qui la reçoivent. Elle a chanté Paris (chanson écrite au lendemain du massacre du Bataclan). Elle a crié son rêve de passer chez Michel Drucker, ça c’est une histoire de québécois. L’artiste est délirante, mais toujours authentique, et c’est ce qui forge sa communication réelle dans chaque salle avec le public.
C’est encore ce qui s’est produit au Festival Grange, elle y est venue avec son éditeur Laurent Balandras, qui a aussi un charisme fou, et ils ont vendu et dédicacé des dizaines d’albums. Belle programmation, bravo le comité de pilotage du Festival Grange. Merci à Jean-Pierre Béal, qui avec sa famille organise et reçoit les artistes et protagonistes pour chaque édition. Rappelons que nous en sommes à la 21ème édition.
Ce Festival se déroule dans la Vallée du Petit Morin, en Brie Champenoise, les deux premiers week-ends de septembre, nous y avons rendez-vous ferme depuis des années. C’est un festival, rural, musical et convivial, aucun de ses trois adjectifs n’est contestable, et c’est un gage de qualité, je dirais même de qualité croissante.
Le parrain de ce Festival est Barcella, il était bien sûr présent cette année, avec sa famille et ses musiciens, on a pris plaisir à passer du temps avec lui.
Annie Claire 13.09.2016