Christian Tarroux sort chez EPM un neuvième album comprenant treize poèmes accompagnés musicalement par plusieurs compositeurs, principalement Nakidim, qui est albigeois comme lui et qui a travaillé avec Christophe ou Obispo. Le CD s’appelle « Sans contours définis », il contient ce que l’on pourrait définir comme des tableaux poétiques présentés dans un décor musical approprié à chaque thème. Christian Tarroux a sorti en 1998 le premier album de ce genre. Ce qui fait le succès de cette forme d’expression est qu’elle est pure et reflète la consistance de l’auteur, sa profondeur. Aucune lourdeur dans la diction du poète, aucun effet d’accentuation des mots, la musique vient se poser sur l’écriture et rend le texte suggestif, permet de le comprendre et de le dépasser dans le rêve.
Dans ce recueil, l’on déguste des odes à la nature, comme L’arbre était bien vieux, avec une belle métaphore avec le genre humain, des sortes de chroniques sociétales parfois drôles comme Des abdos en chamallow, toujours percutantes, des poèmes lyriques Ecrire l’amour sur la peau. Ainsi l’amour est bien présent , amour humain, amour de la vie, sur un mode apaisé, réfléchi, toujours léger. Sur le très beau morceau Il chantait faux et disait vrai, surprise, une voix féminine surgit, celle de Lia Bowen, en langue anglaise, c’est de toute beauté.
L’écoute n’est jamais lassée par une monotonie de ton, grâce à l’alternance des instruments dominants pour les différents morceaux. Piano, cordes, percussions viennent tour à tour en renfort de la voix parlée, et sur deux titres la poésie se passe de musique, se place en avant-scène. Les mots doux de Christian Tarroux agissent alors comme un élixir sur nos maux, ils agissent comme la bruyère en fleurs sur l’âme de Léopoldine. Le premier titre qui donne son nom à l’album est très dense, il trace l’esprit du recueil. Le visage de la vie… Il cette clarté / Du rire des rivières / Cette écume argentée / Où mousse la lumière. Voici le lien pour l’écouter à votre tour.
Annie Claire 11.02.2019