Leïla HUISSOUD Adorable peste

Leila Huissaoud ©annie claire

Leïla Huissoud a fait sa sortie d’album « Auguste » avec ses musiciens ce jeudi 7 Février au Hasard Ludique à Paris. Bien entendu la salle était pleine à craquer, et comme l’endroit est très branché, beaucoup étaient venus plusieurs heures à l’avance pour avoir une bonne place. C’était mon cas, j’ai donc gagné une place devant la scène, le meilleur endroit pour que les fumigènes très actifs m’embrument l’objectif et les yeux. Je ne me plains pas, j’avais passé la soirée précédente en studio avec elle, et j’avais pu faire quelques clichés assez intéressants.

La chanteuse est jeune, les yeux grand ouverts, les cheveux en bataille. Sa tenue est simple, elle est pieds nus. Elle affiche une insolente jeunesse qui contraste avec la maturité de ses textes. Leïla parle volontiers de son manque d’ambition, mais on a du mal à la croire puisque la France entière la connait, et la Suisse aussi 😉 (c’est dans l’une de ses chansons). On la sent pleine de pudeur et de réserve, alors qu’elle dialogue toute à son aise avec le public. Préférant les merci aux bravos, la voilà qui s’identifie à l’Auguste, avec la consigne de « sourire avec les dents ». La jeunette a fait l’Ecole du Cirque, elle a ‘fait la rue’ comme on dit, elle a chanté dans les bars et c’est de là que doit lui venir cette facilité à tenir la scène.

Mais c’est surtout parce qu’elle ne se prend pas pour une grande vedette et qu’elle a un regard sur les autres qui est sensible, affectueux, apaisé. Cela fait plusieurs fois que je la rencontre, et elle dégage une fraîcheur, une candeur, comme sa voix qui est à la fois celle d’une petite fille délurée et d’une femme qui a roulé sa bosse. D’ailleurs ce n’est pas parce qu’elle n’a que 23 ans qu’elle n’a rien vécu. Ce qu’elle nous raconte dans ses chansons en atteste, et l’auteur fait preuve d’une écriture juste et colorée. Les chansons parlent de rencontres, de situations vécues, sans complaisance. Dans Jolies frangines, la famille la démange, elle nous émeut avec ses « bon vent », assurément.

L’on sent chez elle une bonne culture Chanson Française. Certes son ton change d’un titre à l’autre, mais l’on perçoit dans chaque chanson des accents à la Barbara, Linda Lemay, et Brassens, par exemple. Le titre Le vendeur de paratonnerres est une réponse culottée à l’Orage, une réponse bien envoyée « Avec ce con de Georges Brassens ». La chanteuse a de la voix donc, de l’esprit, aussi, et de l’audace : pour terminer le disque, une chanson très drôle, plutôt osée et totalement iconoclaste sur les musiciens qui se finit par « Et pour la note, j’vous laisse payer ».

Je me suis régalée, comme à chaque fois que je vois cette artiste, l’écoute du disque procure le même bonheur, d’autant qu’il regroupe un certain nombre d’instrumentistes intéressants. Sur les morceaux ludiques (pour le coup) intervient un cymbalum par exemple qui donne de la légèreté à la musique. Voici une video en attendant que vous ne vous procureriez le CD.

L’Auguste  Leïla Huissoud  12 titres chez PIAS – Label 440.

Annie Claire 08.02.2019

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