CONTREBRASSENS Quartet

Pauline Dupuy ©annie claire

Que l’on soit pour ou contre Brassens, l’on est pour CONTREBRASSENS dès que l’on a entendu Pauline Dupuy. Voilà c’était mon cas au Limonaire pour la première fois en 2016. Pauline Dupuy installe une connivence entre nous, sa contrebasse, Brassens et elle. La magie opère tout de suite et je me suis remise à apprécier les chansons de Brassens, à les entendre autrement, à les faire entrer par une nouvelle porte. Les mots dérangeants du poète passent différemment quand c’est Pauline qui les porte, elle leur confère une saveur toute féminine qui n’est toutefois pas dénuée de second degré ni d’humour. C’est tout le charme de cette proposition musicale insolite qui est hardie et réussie. En plus d’apporter donc une lecture et une voix nouvelles, Contrebrassens propose un autre rythme, une facture jazzy différente, tout en élégance.

La québécoise Renée Claude dont j’aime bien parler avait repris également Brassens de sa voix douce et tendre, avec un phrasé totalement au service du texte, dans une esthétique tout en finesse. Pauline Dupuy ajoute le mariage de sa voix avec son instrument dans une alchimie très euphonique. De plus la dynamique de cet EP, qui est un enregistrement live, bénéficie de très belles vibrations de cuivres (trombone, bugle, saxhorn) ainsi que des notes au banjo, au piano toy, cloches et chaînes (par Art Deko Duo). Tout cela est très inattendu et présente les chansons de Brassens dans une dynamique nouvelle, tout en conservant toute la puissance mélodique de l’oeuvre. Alors misogyne ou pas, Tonton Brassens? Toujours est-il que ses écrits s’inscrivent dans une époque où il était de bon ton que les mâles se moquent de la gent féminine, même si c’est avec beaucoup d’humour et finalement pas mal de respect pour ce qui est de Georges Brassens. C’est peut-être justement son humanité qui a séduit Pauline Dupuy quand elle a choisi de s’attaquer à certaines pièces (comme disent les québécois) de son répertoire.

Ce nouvel EP 5 titres donne vraiment envie de découvrir tout le spectacle. Les dates sont au bout de ce lien. Pour ce qui est du son, en voici un exemple, le titre Cupidon s’en fout. Sur la photo ©pej de la pochette du disque, vous voyez le quartet sur scène, Mickaël Wookey, le complice de Pauline Dupuy qui a également réalisé l’album, et Franck Boyron & Baptiste Sarat du duo ArtDeko. Pour ce qui est de Renée Claude, si vous voulez découvrir son interprétation d’un titre qui est dans l’EP de Contrebrassens Il n’y a pas d’amour heureux, voici.

Annie Claire 13.02.2020

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *