Au sein du dispositif « Expérience Acadie », que je suis depuis plusieurs années en France, à Lorient ou à Albi, j’ai revu début juillet David Myles. J’avais particulièrement aimé ce chanteur élégant, distingué à la FrancoFête de Moncton [Salle Aberdeen] en novembre dernier. Là c’était au café Plùm, pour le Festival Pause Guitare. Ce qui me frappa chez cet artiste c’est son look extrêmement soigné, son aspect « tiré à quatre épingles », un élément essentiel de sa posture qu’il a bien voulu nous raconter en direct, en toute simplicité. Lors sa se prestation sous le tilleul du café Plùm, David Myles est apparu en pantalon crême et veste bordeaux très bien coupés, avec une chemise blanche et des chaussures fines. Certes il n’avait ni cravate ni noeud papillon, mais il faut dire qu’il faisait très chaud, et que l’artiste qui passait avant lui, sur laquelle je viens d’écrire, a chanté en short. Chacun son style, David nous a expliqué que c’était un contrat moral qu’il avait avec son père, qui espérait faire de lui un avocat. David a choisi une autre voie, celle de la musique, et il considère que c’est un métier à part entière. Donc quand il travaille, il met une veste. D’ailleurs ses musiciens sont en complet veston également.
David Myles fait du rock’n’roll classique. Du rock lent très rythmé, j’ai remarqué l’une de ses chansons qui fait penser à du Richard Antony des débuts, genre ♫ »si seulement tu m’avais dit la vérité » Ce n’est pas un hasard, l’artiste cultive le son des années 50. La pureté de sa musique se passe de batterie, et les oreilles des auditeurs n’en sont que plus affinées. Il chante en reprise « Le temps de l’amour » que Lucien Morisse avait écrit pour Françoise Hardy. David Myles est plutôt prolifique. En une dizaine d’années, il a produit une douzaine d’albums, dans des styles différents mais tous en anglais. Voici qu’il s’est attelé à sortir un album en langue française « Le grand départ », en l’honneur certainement du départ de son père.
Que dire ce cet artiste sinon qu’il est doué de plusieurs talents, au vrai sens biblique du terme. Il danse, joue de la trompette, de la guitare, apprend les langues orientales, fait de la radio, et, ce qui nous intéresse ici, de sa vibrante voix de baryton, il chante l’amour. Comme cela, avec ses lunettes, sa moustache, son style « vieille angleterre », il ondule des guibolles en chantant et cela est plutôt touchant. L’on sent en lui le grand garçon bien élevé, perfectionniste, qui sait se faire apprécier en peaufinant tous les détails de sa création. Voici un morceau, là-bas on dit une pièce, de son disque en français. Je ne vous ai pas dit que David Myles vient des Maritimes (Fredericton) au Nouveau Brunswick. J’ai l’intention de visiter cet endroit, il parait qu’il y a fort peu de précipitations, ça me changera de ma Bretagne natale.
Annie Claire 14.07.2019