Diane TELL « Haïku »

Diane Tell à Paris au Pan Piper©annie claire

La grande Diane Tell, franco-suisse-québécoise, vient de nous présenter son nouvel album Haïku, sous son propre label Tuta Music Inc. Cette artiste exigeante, perfectionniste est de plus éprise de liberté. Elle ne laisse à personne le soin de régler sa vie professionnelle. A une certaine période de sa carrière, elle s’est offert (au sens propre) la possibilité de gérer ses droits d’édition, et de production. Cet album est présenté comme une oeuvre charnière. Peut-être parce qu’elle a mis longtemps pour le préparer, surtout parce qu’il reflète un certain état des lieux de sa vie artistique. La préparation de ce disque a demandé quelques quatre années et il est un peu particulier dans la mesure où seulement quatre titres sur douze ont été écrits et composés par Diane Tell. C’est un beau travail de réalisation et de collaboration qui a été fait par Fred Fortin qui signe trois chansons. Slobodan Despot, auteur suisse ami de Diane a écrit trois autres titres, dont celui qui a été le plus tôt présenté au public « On ne jette pas un amour comme ça ». Vous pouvez l’écouter ici, il est très délicat.

Le thème de l’album est, comme le suggère le mot Haïku, la volatilité en même temps que l’importance des sentiments. Douce et aérienne dans ses interprétations, Diane Tell parle de ses émotions avec tous ces mots tendres et sa voix acidulée si caractéristique et si attachante. Le public aime beaucoup cette chanteuse qui est une grande professionnelle, excellente guitariste et femme de coeur, libre et profonde. Cette plénitude de personnalité fait qu’elle se présente sur scène radieuse et généreuse. Diane Tell aime son public, elle chante les yeux bien ouverts, avec un sourire qui fait plaisir tout au long du concert. C’est qu’elle nous chante en fait une musique de l’âme, une musique qui nous touche car elle en totale adéquation avec les mots, un peu comme la musique de Barbara (qui nous parle aussi de sentiments). « Tout part du désir » dit-elle, du vrai désir de faire plaisir, de partager, et ceci est vrai pour tout, pour les voyages, pour la cuisine, pour la musique.

Diane Tell au Pan Piper ©annie claire

Huit années après le précédent album « Rideaux ouverts », la chanteuse totalement libre et affranchie des modes, présente un album harmonieux qui ne ressemble pas aux précédents et qui augure la confection d’un autre vraisemblablement de nouveau très différent. Mais n’anticipons pas, goûtons « Haïku » comme il se doit. j’ai eu la grande chance de voir Diane Tell sur scène à Paris au Pan Piper pour la présentation d’Haïku au mois d’octobre dernier. Toujours le même naturel sur scène, tabouret haut, écharpe et couleurs vives, la chanteuse semble se régaler à proposer ses nouvelles chansons. Elle chante avec autant de bonheur son tube de toujours « Si j’étais un homme ». Il y a un texte dans le nouvel album sur ce thème c’est « Moi fille toi garçon » que voici. Un peu jazz, un peu rock et pas mal bossa, Haïku est délicieux, découvrez-le sans tarder.

Annie Claire 07.11.2019

 

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