Florent Richard ©annie claire
C’est un toujours un grand plaisir de recevoir un disque de Florent Richard. J’ai eu l’occasion déjà d’écrire combien j’apprécie cet artiste raffiné, distingué et exigeant. Dans son dernier opus, il reprend quatorze titres de Gainsbourg, et je dois dire que cela lui va comme un gant. Il a la même voix grave, chantante, à s’y tromper. Il a la même approche en apparence désinvolte du monde et des autres. En fait c’est un profond, il comprend les gens au quart de tour, et, avec une certaine réserve, peut-être timidité aussi, et surtout beaucoup de respect, il s’avance à pas de loup, avec tendresse et humour.
Voici donc une poignée de chansons du Gainsbourg des débuts que l’on retrouve avec nostalgie. Ah! Le poinçonneur des Lilas, mieux que l’original suis-je tentée de dire. Ah! Les feuilles mortes, avec Gauvain Sers, Ah! Requiem pour un con avec Mélanie Dayan. Ces reprises sont tout à fait délectables, Florent Richard redonne sa jeunesse à Gainsbourg. Avec Yannick Soccal [il parait que c’est le saxophoniste de Véronique Sanson, mais chut!] il fait revivre le compositeur tonique et original qui n’était pas encore abimé par les substances fortes ou prohibées.
Florent Richard a en commun avec Serge Gainsbourg, outre la voix, une bonne teinture jazz et une agilité certaine avec les notes. Ecoutons Initials BB avec cette video. Je m’en régale car je retrouve l’ambiance Gainsbourg en plus tonique encore. Cet exercice parfaitement remarquable prouve que la musique du Grand Serge est immortelle, du moins, elle n’a pas pris une ride. « Je suis venue te dire », Cher Florent, que tu as réussi ton coup avec cet album.
Annie Claire
03.05.2021