June Milo [Avril]

 

 

June Milo ©annie claire

Voici cette fois un disque en français que sort la jeune June Milo, un EP plutôt, cinq jolis titres bien tempérés, dont la musicalité est en accord avec le timbre de voix, clair et pur, sûr et brillant. La chanteuse nous raconte sa vie, avec délicatesse. Ses histoires d’amour s’inscrivent dans les mois de l’année. C’est frais, c’est calme et sans faille. Pas d’ouragan, à peine « l’hiver au printemps » traduit l’absence, c’est métaphorique, pas dramatique. Joanna Desfosses (pour l’état civil) ne se trouble pas, en tout cas ne mouvemente pas sa musique pour une peine de coeur. Le temps est symbolisé par les mois, c’est un fil conducteur. Avoue que se nommer June et appeler son disque Avril est amusant.

De formation classique, cette chanteuse ne peut être prise en défaut. L’écriture est aidée par deux autres chanteuses qui ont nos préférences aussi, Laura Cahen et Clarika. Souhaitons que le public de June Milo apprécie autant cet EP que les précédents. L’ambiance est intimiste, la voix est belle et la mélodie sûre.

June Milo ©annie claire

June Milo était la première partie de Clarika à La Cigale ce 3 Avril 2019, j’y étais bien sûr. J’ai été enthousiasmée par sa belle voix qu’elle module à loisir. Voilà ce que j’appelle une chanteuse qui sait chanter. Maintenant il faut aussi émouvoir. June Milo le fait par la poésie de ses textes et sa simplicité sur scène. Qu’elle s’accompagne au piano ou qu’elle se tienne droite face au public en milieu de scène, elle charme par sa douceur et son aura. Elle nous a joué un morceau de musique folk traditionnelle et m’a terriblement fait penser à Joan Baez. Son chant est plein, on la sent passionnée, totalement investie dans ce qu’elle chante. Pour ce qui est du style, disons que c’est délicieusement décalé par rapport à ce que font les jeunes chanteuses actuellement, c’est une sort de blues, de soul, teintés jazz et pop à la fois. Ce n’est pas étonnant, car la puissance de sa voix lui permet de passer d’un registre à l’autre avec naturel.

L’influence de Clarika que nous avons vue en seconde partie est manifeste. De même que le phrasé de Laura Cahen se retrouve sur certains morceaux. J’ai beaucoup apprécié June Milo et ne manquerai pas d’écrire sur elle si l’occasion se présente dans la presse papier. Voilà une artiste qui ne se branche pas sur les rails de la pop qui mènent à l’uniformisation des talents.

Annie Claire 04.04.2019

 

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