Il y a des chanteurs dont les albums sont attendus. Cela tient à la qualité de l’écriture et de la composition, à l’atmosphère originale qui s’en dégage, et aussi plus ou moins à la notoriété du chanteur. Ludéal est un artiste bien singulier, plutôt apprécié, qui s’installe doucement dans une aura de reconnaissance : « l’Aurore » est son cinquième album. Ce n’est pas qu’il soit si connu que cela, même s’il a été signé dans une major par le passé. Non, c’est certainement la magie de son talent qui lui fait produire une musique élégante et riche, dans une harmonie de douceur et de poésie. En prenant de la bouteille, l’artiste peaufine sa création, lui donnant l’écrin de la réussite musicale.
Huit titres seulement pour cette Aurore qui se joue de mots avec Ludeal.. Ludeal est déjà un assemblage des qualificatifs idéal et ludique. De là à penser que Vincent (son vrai prénom) vise la perfection, sans se prendre au sérieux, je franchis le pas. Vraiment cet album est plein de bonnes ondes, il reflète une force tranquille, un peu celle des Rivières. Ce premier titre fait l’objet d’un clip réalisé par Vincent lui-même à partir de ses propres dessins. Le voici.
Immobilisé pendant de longs mois en pleine construction du disque, Ludeal a beaucoup dessiné. Je suppose qu’il a mûri son désir de perfection harmonieuse. Trois femmes aux voix sublimes interviennent en duo avec lui, l’excellente Katel (sur deux titres) que l’on retrouve auprès des plus sensibles des chanteurs, Chloé Monin ainsi que son acolyte de Scotch & Sofa, Romain Preuss, et puis, en belle finale de l’album, Calypso Larrazet Llop qui performe sur le magnifique morceau Somnolente amie. La voix de Vincent est assez captivante, évocatrice dans son côté voilé, filtré. Elle confère aux textes une certaine quiétude bienfaisante.
Quand on regarde le portrait de cet artiste à la toute petite cinquantaine, on pense à la douceur des traits d’un Alain Chamfort, on lui souhaite un pareille longévité dans la chanson.Je laisse l’auditeur se plonger dans l’écoute de l’album, pour une fois je ne ressens pas le besoin de définir les thèmes abordés dans les textes, disons que l’on y trouve beaucoup de plénitude et de beauté dans une vision du monde sublimée. On y entend des voix enfantines qui donnent joliment le ton dans le premier morceau, magistral. Ne passez pas à côté ! Sortie le 23 mars prochain.
Annie Claire 07.02.2020