MARY ZOO Une artiste bien originale

 

L’histoire a commencé au début de l’année 2019 lorsqu’un ami m’offrait le livre de Mary Zoo qui s’appelle « Tales from the Underground ». Il ne m’en a pas dit grand chose de plus, si ce n’est que je devrais boire un café avec cette chanteuse, parce qu’il pensait que nous aurions de choses à échanger ensemble. nous étions à bord de la Dame de Canton avec cet ami, et nous écoutions Sapho chanter Barbara. Il faut dire que nous avons souvent des goûts communs, et que nous sommes amenés à nous retrouver dans les mêmes concerts. Dès le lendemain, je prenais connaissance du livre de Mary Zoo et du disque qu’il contient. Je fus très intriguée par cette forme d’expression à la fois généreuse et précieuse. Il s’agit là du résultat d’un travail, d’une performance de plusieurs mois que Mary a réalisée avec quelques rares personnes à l’intérieur du Paris souterrain, les Catacombes.

Je mis donc le disque dans un lecteur et examinai l’ouvrage qui est une présentation de l’expérience des Catacombes, avec les textes de chanson, des récits, des photos et des dessins qui mettent en situation la création par Mary Zoo des 17 titres de l’album. Je dois dire que je fus très intéressée par cette démarche artistique qui revêt l’envergure d’une performance. Sans plus tarder, je me mis en relation avec Mary Zoo à qui notre ami commun avait communiqué mon adresse-mail. Le jour même nous nous rencontrions et passâmes l’après-midi en échanges fort intéressants, mais pas forcément axés sur la musique. Il me fallait, à vrai dire, davantage de temps pour entrer en réelle communication avec l’oeuvre de Mary Zoo, qui me remit d’autres disques d’elle. Voilà, entre temps, nous ne nous sommes pas endormies, nous avons créé d’autres occasions de rencontres, comme au concert de Noga, une chanteuse de Genève qui chante au Théâtre de l’Atalante.

Et puis il y eut la date du 25 Avril à l’Olympia, Mary Zoo faisait l’ouverture pour Rodrigo y Gabriela deux guitaristes exceptionnels du Mexique dont elle avait déjà fait la première partie dans de belles salles européennes. (Gabriela joue de la guitare sur le disque Tales from the Underground). J’ai ainsi eu la possibilité d’entendre Mary Zoo chanter en live et je dois dire que j’ai été saisie par la puissance de sa voix et par ses qualités de guitariste. Mary chante en français et en anglais, ce qui est logique pour une chanteuse qui a vécu aux States pendant quinze années. Elle est très à l’aise sur la grande scène de l’Olympia avec ses musiciennes [Emilie Cavallo et Gabrielle Maillard], ce qui ne nous étonne pas quand on sait qu’elle a pratiqué à Boston avec des groupes de rock alternatif et qu’elle a créé un groupe qui chante Piaf à travers le monde : Ziaf. Z parce que Mary s’appelle Christine Zufferey pour l’état civil, d’ailleurs elle est originaire du Valais, mais ne compliquons pas la compréhension.

Mary Zoo est une artiste très engagée dans sa création et l’expérience qu’elle a vécue de faire des sessions de mises en immersion totale dans le milieu souterrain parisien, malgré les interdictions, d’y créer 17  titres et même d’y produire un concert avec des spectateurs, je le redis,  est une formidable performance artistique et musicale. Il fallait bien un livre de 64 pages pour présenter ce travail, et c’est ainsi que le concept est né en 2016. Sur le même processus, est paru un autre livre « Tales from the Enchanted Maze » situé dans les Marais Pointevins qui comporte un disque de 18 titres avec toujours des photos et des dessins qui illustrent les chansons. Les textes sont proposés dans les deux langues, anglaise et française. C’est un travail très complet qui a été entrepris. Renseignements pris, le dernier ouvrage de la trilogie, à paraître, devrait se passer dans les montagnes. Mary Zoo est présentement occupée à préparer le dernier volet de son triptyque. Je serai amenée à en parler le moment venu. Il faut citer aux côtés de Mary Zoo la fidèle présence de Gaspard Duval, véritable « cataphile » qui a réalisé le reportage photographique avec des textes explicatifs dans le livre. Grâce à ses photos et aux éclairages bougies qu’il a réalisées dans beaucoup d’endroits de cette gigantesque dédale qu’il appelle « le plus grand ensemble architectural de la capitale », l’on peut se rendre compte de la complexité du projet. Les dessins sont de Bahadir Isler.

Voici une vidéo où l’on peut se rendre compte de la puissance de sa voix et de sa sensibilité. Et puis voici une chanson en anglais qui figure dans le premier opus « Tales from the Underground ». Le livre « Tales from the Underground » se termine par un morceau de bravoure, La danse macabre (de Saint-Saëns) avec des textes très enlevés. Voici une vidéo enregistrée dans le métro, bien sur, un autre underground parisien, ne loupez pas la marche !! Bref beaucoup d’inventivité et d’originalité chez cette artiste qui ne ressemble à aucune autre et dont nous attendons avec impatience le prochain opus.

Annie Claire 12.06.2019

 

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