Nous voici au coeur d’une vague de chansons à textes bien écrites, chantées avec délicatesse et émotion, destinées à un public exigeant, voici le deuxième album d’Hélène Grandsire, un plaisir subtil à distiller, à partager. Les quatorze titres de Funambules sont des petites poésies, pleines de douceur et de tendresse. La chanteuse à la voix claire et juste, déroule, avec son jeu de piano mélodieux, la trame de ces jolies ballades en pays d’humanité. Et l’on se met à penser à Michèle Bernard et ses textes émouvants et sa voix d’or. Michèle Bernard qui a dit « La chanson est une forme de jouvence que je souhaite transmettre ». Dans Me reste, Hélène Grandsire chante elle aussi sur ce thème : J’ai de l’enfance plein les poches / Si t’en veux je t’en donne un peu.
Hélène Grandsire fait montre d’une attitude résolument positive, même quand elle décrit les dérives sociales. Ces messieurs de la finance, de l’arrogance sont invités à accueillir les humbles. Entre vos dents de loup / Glissons une pâquerette / Une plume, un stylo. La chanson s’appelle Un jour sur la balance, et elle nous rappelle la légèreté de Barbara dans Si la photo est bonne. Les chanteuses se répondent sur un mode intemporel, inspirées par leur philosophie de l’homme ni tout à fait bon, ni tout à fait mauvais.
C’est Jimmy Grandsire qui signe les textes d’Hélène, c’est son mari et nous les sentons en parfaite symbiose. Spécialement lorsqu’il écrit cette très belle première chanson du disque J’invente. J’invente, j’invente tout de toi /Tout ce qui remue dans ton ventre / Tout ce que tu ne me dis pas, j’invente. Je vous invite à l’écouter ici. La voix se déploie avec un bonheur qui transporte l’émotion. Il faut faire un bel accueil à ce disque et à cette chanteuse dont la sensibilité s’exprime avec la force de l’évidence.
Annie Claire 23.09.2020