L’échappée belle de Sieur Bouvier

Yves-Ferdinand Bouvier récidive avec un nouvel opus de 24 titres, le huitième qui sort en mars prochain. Dans l’« L’échappée belle » l’artiste se met à nu, et pas seulement dans ses textes. La photo de l’album le représente courant nu fièrement, dans la vie, dans la ville. Je l’ai déjà écrit, cet homme est un tendre loufoque, un original attachant, un surdoué de l’écriture. Il tricote poésie et humour dans ses tableaux de vie, de jeunesse. Jamais pesant, le chanteur nous fait faire un tour en sa compagnie, la vie n’est pas toujours rose, mais chantons quand même. Et ça marche !! Le fin du disque nous laisse souriants, confiants, joyeux et n’est-ce pas le but de tout projet de chansons?

Alors voilà, les textes nous ravissent de par le génie d’assemblage des mots auquel Maître Bouvier nous a habitués. Avec lui, ce ne sont pas seulement des rimes rebondissantes et inattendues, ce sont de véritables allitérations à l’intérieur des vers qui rendent l’écoute délectable. Il semble s’amuser à chanter ce qu’il s’est amusé à écrire, le fait n’est pas si fréquent, croyez-moi !! Cette inaltérable présence de la voix est servie par une diction sans faille, et cela n’est pas si répandu non plus chez nos chanteurs actuels. Trêve de compliment sur le jeune homme de quarante ans dont j’ai mis la photo plus haut, et rendons maintenant justice à l’équipe qui l’accompagne.

 

Photo Philippe Campioni

J’en ai déjà parlé également, à propos des précédents disques, nous avons affaire à de vrais orfèvres en matière musicale. Luc Alenvers, Florent Richard, Gilles Sonnois, Sébastien Chaligne ont composé des musiques avec d’autres aussi, et jouent, qui de la guitare, qui du piano, qui de la basse. Cette joyeuse équipe a confectionné des rythmes dansants la valse, le tango, le rock ou la biguine sur les mots de Yves-Ferdinand Bouvier, dont la voix, je n’en ai pas encore parlé, est aussi juvénile que mélodieuse. Une mention spéciale pour le jeu de piano de Florent Richard qui m’émerveille à chaque fois.

Ce n’est pas tout, de quoi parle t-il, que raconte t-il dans ses 24 titres, son enchantement de la vie, sa douce philosophie pas si candide que ça. L’on suit sa famille, décrite avec tendresse et lucidité, toutefois sans jugement ni rancoeur, à peine l’auteur ose t-il un « Tu as griffé mon innocence » dans un titre formidable La fée de mon enfance que je vous conseille tout particulièrement. On y entend de jolies paroles poétiques et des envolées de piano de toute beauté. Le reste, il faut le découvrir vous-même, de toute urgence, car des auteurs comme celui-ci, nous n’en avons pas beaucoup en activité.

Annie Claire 09.01.2019

 

 

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